26 mai 2015 - Le Moniteur
Jacques Rapoport, PDG de SNCF Réseau
© SNCF Réseau - Jacques Rapoport, PDG de SNCF Réseau
Dans une interview aux Echos du 22 mai, le PDG de SNCF Réseau, Jacques Rapoport, estime que « si le réseau continue de vieillir, la qualité de service va se dégrader ». Il souhaite que l’Etat consacre plus de moyens à sa modernisation.
L’état du réseau ferroviaire français ne cesse d’inquiéter. Le manque d’entretien pourrait créer des problèmes de sécurité graves. C’est le constat effectué vendredi 22 mai à la fois par Jacque Rapoport, PDG de SNCF Réseau, dans une interview au quotidien économique Les Echos et par la lettre d’information spécialisées Mobilettre qui dévoile l’existence d’un rapport qualifié de « sévère » de l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) sur la maintenance des infrastructures de la SNCF.
« Si le réseau continue de vieillir, la qualité de service va se dégrader », explique ainsi Jacques Rapoport. « Le nombre de retards liés à des problèmes de signalisation augmente aujourd’hui de 1% à 2% par an, et les trains doivent circuler à vitesse réduite du fait de l’état de la voie sur près de 4.000 kilomètres sur les 50.000 que compte le réseau ferré », fait-il valoir.
Alors que l’entreprise négocie actuellement son contrat de performance avec l’Etat, qui devrait être signé à la fin de l’année, Jacques Rapoport propose un redéploiement des moyens. « SNCF Réseau consacre 2 milliards par an au développement du réseau, en finançant ou en cofinançant les nouvelles lignes à grande vitesse qui seront inaugurées en 2017. Passé cette date le volume d’investissement va baisser », explique-t-il. « Nous proposons qu’une partie de la baisse soit affectée au renouvellement. »
Lacunes
Le rapport d’étape de la campagne d’audits de l’infrastructure menée par l’EPSF depuis un an et qui se poursuivra jusqu’à l’automne, pointe quant à lui des « fragilités constatées » dans divers domaines « additionnées à des dysfonctionnements constatés au niveau local » qui « mettent en exergue une faiblesse de l’efficacité du système de gestion de la sécurité ». S’appuyant essentiellement sur des entretiens de terrains, le document relève des « lacunes dans l’animation du retour d’expérience » et des « absences de connaissances techniques et organisationnelles essentielles à la réalisation d’activités de maintenance ou à la maîtrise de processus de maintenance critiques du point de vue de la sécurité ferroviaire ».
Il constate également un « phénomène de turn-over parfois important au niveau de l’encadrement des secteurs DPX » (dirigeants de proximité), des « faiblesses dans le processus de planification qui génèrent un volume conséquent de chantiers de maintenance déprogrammés » et une « faible culture de la traçabilité ».