10 janvier 2015 - Sud Ouest
La Coordination 47 reste convaincue que la LGV ne se fera pas. Elle déroule les indicateurs qui confortent son idée.
© PHOTO PHOTO ÉMILIE DROUINAUD
VALÉRIE DEYMES
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Claude Semin et Jacques Dousset sont convaincus que la LGV ne se fera pas.
En ce début d'année, le collectif des associations anti-LGV lot-et-garonnais - la Coordination 47 - avait besoin de ramener le dossier LGV Bordeaux-Toulouse sur le front de l'information et ce, parce que l'enquête publique s'est achevée le 8 décembre 2014 mais pas que. Ses recours devant le tribunal administratif de Paris ont aussi été examinés, mardi. L'association a, par
ailleurs, déposé un autre recours le 2 janvier.
1 L'après enquête publique Porte-parole de la Coordination 47, Claude Semin l'affirme : « Avec les autres associations des départements de la Gironde, des Landes et de Haute-Garonne, nous avons compté les contributions dans les mairies concernées, ainsi que celles postées sur le Net pendant l'enquête publique sur la LGV Bordeaux-Toulouse. Nous les estimons à 12 000 : 92 % sont contre le projet, 5 % pour et 2 % sont des contributions diverses. En Lot-et-Garonne, ces contributions sont de l'ordre de 1 300 à 1 350. » Des scores qui ne pourront être confirmés que par la commission d'enquête elle-même. Pour autant, d'ores et déjà, la Coordination 47 se félicite de la mobilisation, tant aux permanences des commissaires enquêteurs qu'aux réunions organisées par ces derniers. « Néanmoins, sur Toulouse, la mobilisation a été très faible alors qu'on nous explique depuis toujours que les Toulousains sont pour la ligne. Ils ne sont pas venus le dire… »
Et déjà de voir en ce bilan qui est celui du collectif, une source de satisfaction. « De nombreux indices tels que le rapport de la Cour des comptes, le nombre de questions de la commission d'enquête posées à Réseau ferré de France (RFF), la chute régulière de la rentabilité de la SNCF due aux LGV et notre solution alternative et crédible, nous laissent penser que la LGV ne se fera pas. » La commission d'enquête rendra ses conclusions fin février et elles devraient être dévoilées après les élections départementales, soit en avril.
2 Le point sur les recours
Sur ce front-là aussi, les anti-LGV sont optimistes : l'audience du tribunal administratif de Paris, de mardi, a examiné les deux recours déposés en 2012 demandant une annulation du tracé au motif qu'il arrivait plus de cinq ans après la tenue du débat public en 2005 et demandant dès lors la tenue d'un nouveau débat public. « Les conclusions du rapporteur public nous sont favorables. Le tribunal a un mois pour rendre sa décision », souligne Jacques Dousset autre porte-parole du collectif.
Parallèlement, le 2 janvier, la Coordination a déposé un recours auprès du Conseil d'État. Et ce, afin de demander que la question du financement soit intégrée dans des projets de grande envergure de type LGV, ce que n'impose pas la loi à ce jour.
3 Maintenir la pression tous azimuts
La Coordination 47 n'entend pas en rester là. Pour elle, le rendez-vous électoral de mars prochain sera un bon moyen de remettre la LGV sur le devant de la scène. « Nous appellerons à voter pour les candidats qui sont contre le projet ferroviaire à grande vitesse », lâche Claude Semin quand son collègue Jacques Dousset nuance : « Du moins, nous appellerons à voter contre les candidats qui sont pro LGV… ». Pression sur les élus et ceux qui ambitionnent de l'être mais pas seulement… « Nous allons également intervenir auprès de la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, qui semble vouloir revoir le poids du temps de trajet gagné sur des projets LGV par rapport à celui des impacts environnementaux », ajoute Claude Semin en annonçant que très « prochainement nous dévoilerons au grand public notre projet alternatif à la LGV ». Un projet pour la modernisation des voies existantes…