20 avril 2011 La Dépêche J.-N. D.
Après Marmande la veille, c'est sur l'agglomération agenaise au Passage et au rond-point de Beauregard que les anti-LGV ont sévi hier pour s'opposer au vote du conseil général.
Cinq mille. C'est le nombre de tracts que les anti-LGV de la Coordination 47 pour le TGV sur les voies existantes ont distribué deux heures durant, entre 7 h 30 et 9 h 30, aux automobilistes entre la demi-Lune et le pont de Pierre au Passage ainsi qu'au rond-point de Beauregard. 5 000 tracts qui s'ajoutent aux 2 500 distribués la veille sur Marmande.
Posté au rond-point de Beauregard, le porte-parole de la Coordination 47, Charles d'Huyvetter, a pu remettre un tract au président du conseil général Pierre Camani et à Jacques Bilirit, l'un des vice-présidents qui se rendaient au travail à l'hôtel Saint-Jacques. Un tract directement adressé au président et aux élus de l'assemblée départementale qui, ce jeudi, doivent prendre position par vote sur la participation du département au financement du tronçon Tours-Bordeaux.
Pour Charles d'Huyvetter, « la participation au financement du tronçon principal Tours-Bordeaux », qu'il chiffre à 40 millions d'euros, «engage les signataires au financement des branches Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse qui concerne plus particulièrement le Lot-et-Garonne ».
LES GARES INTERMÉDIAIRES SACRIFIÉES
Charles d'Huyvetter va plus loin. En effet, il considère que « le principe LGV est aujourd'hui obsolète » et n'a d'autre but que « de faire plaisir aux élus ». « On prévoit qu'il y aura 6 TGV, poursuit-il, mais on sait déjà qu'à plus ou moins long terme, il n'en restera que 4, voire 2. Cela condamne toutes les gares intermédiaires que sont Captieux en Gironde, Agen en Lot-et-Garonne et Montauban en Tarn-et-Garonne. Elles ne feront que voir passer les TGV ».
Sur le tract qu'ils distribuaient, les anti-LGV rappellent que «l'État, au plus bas dans ses finances , a imaginé un partenariat public/privé composé de l'État, de RFF (Réseau ferré de France), de sociétés privées et des collectivités territoriales (régions et départements)». « C'est la première fois que l'État se désengage de ses obligations publiques et met à contribution les collectivités territoriales, écrivent-ils.
Inévitablement, l'argent que les collectivités mettront dans ce projet devra être pris sur d'autres budgets (social, culture, etc.).
Pour notre département classé parmi les plus pauvre (85e), ce sera dramatique ».
Les anti-LGV au conseil général
Les anti-LGV ne désarment pas et seront ce jeudi dès 8 h 30 aux entrées du conseil général pour accueillir les élus avant qu'ils ne s'installent dans l'hémicycle pour participer au vote. On sait que le président Camani s'est positionné pour la LGV, mais qu'à l'intérieur de sa propre majorité, il y a des conseillers, à l'image de Raymond Girardi, vice-président en charge de l'agriculture, qui s'y opposent. Il devrait s'en expliquer. D'autant que ce vote intervient alors que l'étude demandée par les anti-LGV pour améliorer la ligne existante du tronçon Bordeaux-Toulouse ne débutera que courant mai.