21 juin 2024 - Le Républicain
Le projet de LGV et ses travaux entraîneront, s’ils sont prolongés, des bouleversements pour les communes traversées. À Cadaujac (Gironde), les habitants sont inquiets.
Une nouvelle réunion d’information au sujet des travaux, pour la LGV, a eu lieu à Cadaujac, en Gironde. ©Le républicain Sud Gironde
Mercredi 5 juin 2024, à Cadaujac, en Gironde, une nouvelle réunion d’information a eu lieu afin d’informer les habitants de l’avancée des travaux du projet de Ligne à Grande Vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse.
D’une réunion d’information à l’autre, le ton monte à Cadaujac, avec des riverains de plus en plus inquiets et des interlocuteurs de SNCF Réseaux qui présentent des informations factuelles sur certains points.
« Cette réunion traite des points précis et vous fait oublier ce projet monstrueux. On attend toujours les réponses de la réunion précédente. Réveillez-vous ! Des collectifs se montent partout et ça va péter. C’est gravissime de faire une réunion avec des chefs de chantier aussi irresponsables », résume un riverain en fin de réunion.
Le ton monte
Le PowerPoint se déroule, égrenant des visuels urbains du visage potentiel de Cadaujac après travaux. Les riverains sont inquiets et pointent plusieurs problèmes :
- une rue aménagée avec une piste cyclable et deux voies alors qu’elle ne permet pas de laisser passer confortablement deux voitures à l’heure actuelle,
- la question des accès pompiers inexistants soulevée par un élu, auquel on répond que « cet accès n’est pas prévu pour passer avec la grande échelle »,
- la suppression des passages à niveau.
- La réunion publique, du 5 juin, a connu son lot de tensions à Cadaujac, en Gironde. Elle était organisée pour informer les habitants de la commune sur les travaux prévus pour le projet de LGV. ©Le Républicain Sud Gironde
Un médiateur travaux en septembre
Un riverain intervient à son tour : « Vous prenez vos aises ! On m’exproprie de plusieurs mètres carrés de mon terrain, car le rond-point a besoin de 5 cm chez moi. Donc OK, vous allez casser ma clôture.Qui paye ? »
Réponse des interlocuteurs : « Globalement, la SNCF va payer ». Le genre d’approximations qui n’a pas vocation à rassurer.
La question du trafic dans la ville, le bruit des années de travaux : des réponses généralistes apportées sans jamais résoudre concrètement les problématiques bien précises des habitants qui, si le chantier continue, y seront confrontés dès janvier 2025.
Cette réunion […] vous fait oublier ce projet monstrueux !
Un habitant de CadaujacLa SNCF annonce donc la mise en place d’un médiateur travaux à partir de septembre 2024. Une mesure qui ne convainc pas. Même si toutes les solutions annoncées pour atténuer les nuisances sont réalisées, le projet n’en reste pas moins impopulaire.
L’expérience des autres tronçons, par exemple le Bordeaux-Paris, a montré que les mesures ne sont que partiellement appliquées. Les murs antibruit par exemple ne seraient présents que sur 10 % des zones initialement annoncées.
Un référendum local
Plusieurs parlementaires de tous bords politiques et des élus locaux demandent un référendum local pour décider du sort de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, pointant du doigt l’impact écologique et le coût financier du projet.
Dans le même temps, le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest annonce un plébiscite pour le projet dans son dernier sondage Odoxa publié le 28 mai. Cela contraste avec les résultats des enquêtes publiques menées par le passé.