15 septembre 2023 - Sud Ouest
Pierre Hurmic, le 11 septembre, sur le perron de Matignon.© Crédit photo : Matignon
Ce 11 septembre, dans le bureau d’Élisabeth Borne qui le recevait pour un tour d’horizon des dossiers bordelais, Pierre Hurmic s’est fait un plaisir de rappeler à la Première ministre les déclarations, en 2017, de la ministre des Transports d’alors, qui voulait privilégier les transports du quotidien et stopper les projets de grande vitesse. Une certaine Élisabeth Borne. « C’est son prédécesseur Jean Castex qui a relancé ces projets, dont le Bordeaux-Toulouse, rappelle le maire écologiste. Elle ne s’est jamais vraiment exprimée de façon officielle. »
Le sujet a été abordé en fin d’entretien. « Un dessert de résistance », souligne Pierre Hurmic, servi par le calendrier puisque, quatre jours plus tôt, l’Autorité environnementale a publiéun rapport cinglant sur le projet LGVBordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. « Il évoque une étude d’impact obsolète et incomplète », rappelle l’élu pour lequel cet avis « fragilise la légalité, l’acceptabilité et l’opportunité du projet. »
Triplement « indéfendable »
Si l’ex-avocat reconnaît que la voie juridique est désormais étroite puisque le Conseil d’État a validé le projet et rejeté tous les recours, s’il concède avoir espéré que l’Europe dirait non aux subventions demandées, il considère en revanche que cette nouvelle LGV est politiquement indéfendable à l’heure où le gouvernement doit montrer patte verte et où il relance son idée de planification écologique
« Tant pour la biodiversité, les espaces naturels, l’artificialisation des sols, l’exécutif doit tenir compte du carton rouge décerné par l’Autorité. Le passage en force serait inconcevable », ajoute Pierre Hurmic qui appelle à la rescousse l’opposition de nombreux élus, dont ses collègues de Bayonne et d’Irún, ainsi que de cinq sénateurs girondins sur six. « L’avis de l’Autorité doit permettre au gouvernement d’ouvrir la porte de sortie d’un dossier écologiquement et économiquement indéfendable. »
Du 22 au 24 septembre, les anti-LGV sillonneront la Gironde, de Bordeaux jusqu’au triangle de Bernos-Beaulac, au cœur de la vallée du Ciron.