16 juin 2017 - La Dépêche
NdlR-TGV-Albret : Dernière phrase de l'article:........Après 1 h 45 de débats aussi techniques qu’approfondis, le juge des référés du Conseil d’Etat a indiqué qu’il rendrait sa décision le 26 juin prochain.....
Plusieurs associations, communes et intercommunalités continuent de batailler contre le projet. / Photo DDM, illustration
Les opposants au Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), qui prévoit la construction de liaisons ferroviaires à grande vitesse entre Bordeaux et Dax et Bordeaux et Toulouse, ne désarment pas.
Plusieurs associations, communes et intercommunalités continuent de batailler contre un projet qu’elles estiment à la fois superflu et nuisible à l’environnement. C’est dans ce cadre que le Conseil d’Etat a été amené à étudier, aujourd'hui, en référé, une requête émanant de l’association Les amis de la terre et du Collectif des Associations de Défense de l’Environnement (Cade) du pays basque et des landes.
Objectif des associations : obtenir la suspension de l’exécution du décret du 2 juin 2016 déclarant d’utilité publique les travaux de construction des Lignes à Grande Vitesse (LGV). Or, si les associations basque et landaise ont exposé des griefs essentiellement liés à la liaison Bordeaux-Dax, le tronçon Bordeaux-Toulouse, qui doit mettre la capitale occitane à 3 h de Paris en 2024, est directement impacté par cette action en justice, les deux lignes faisant l’objet d’un seul et même décret. Les opposants, qui ont une nouvelle fois rappelé que la commission d’enquête publique avait rendu un avis négatif sur le projet, ont d’abord mis en doute l’utilité de celui-ci. Ils se sont pour cela appuyé sur une partie des arguments de la commission d’enquête, qui avait elle-même estimé que le bilan socio-économique du projet - l’évaluation des avantages et des inconvénients sociaux et économiques liés - n’était pas satisfaisant.
SNCF Réseau, de l’autre côté, a justement assuré avoir revu sa copie en tenant compte de l’essentiel des remarques contenues dans le rapport d’enquête publique. Autre motif d’inquiétude des associations, le risque de « métropolisation », c’est-à-dire un développement qui ne favoriserait que les grandes villes au détriment des communes de taille plus réduite, que ferait courir la LGV aux territoires traversés. Les opposants se sont également interrogés sur le financement de ce projet pharaonique (entre 8,5 et 9 milliards d’euros), avec notamment un coût estimé à 24 millions d’euros du kilomètre entre Bordeaux et Toulouse. Dans le même registre, ils ont à nouveau fait part de leurs doutes quant à la rentabilité des lignes créées. Sur le plan environnemental, les craintes des associations restent évidemment entières. Mais c’est surtout la philosophie du projet de ligne à grande vitesse qui les laisse dubitatives. Elles estiment en effet que la LGV constitue « une réponse inadéquate à la demande de mobilité ».
Après 1 h 45 de débats aussi techniques qu’approfondis, le juge des référés du Conseil d’Etat a indiqué qu’il rendrait sa décision le 26 juin prochain.