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Les anti-LGV à Strasbourg (résumé)
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Trois délégations composées de 142 opposants aux nouvelles LGV ont été reçues et se sont exprimées mardi matin, dans l’un des amphithéâtres du Parlement européen à Strasbourg, devant douze députés européens de différentes tendances, dont la vice-présidente belge (écologiste) du parlement Isabelle Durant, mais aussi José Bové ou Sandrine Bélier.

Accueillies par Sonia Alfano (Italie) et Catherine Grèze (France), cette représentation populaire symbolisait l’unification récente des combats menés en France, en Italie et en Espagne, par les divers collectifs et diverses associations qui se battent avec les mêmes arguments contre de grands projets qu’ils jugent inutiles, dévastateurs, ruineux et portés par des procédures antidémocratiques contraires, disent-ils, à la convention européenne d’Aarhus.

Parmi les moments forts de cette expression directe inhabituelle dans un tel lieu, l’analyse en forme de plaidoyer de Martine Bouchet (collectif Pays Basque, liaison Bordeaux-Hendaye) a revisité la problématique environnementale et socio-économique des nouvelles lignes à grande vitesse, pour en dégager finalement la dimension philosophique et humaine dans un moment de grande émotion, longuement applaudi.

Enorme succès également pour les interventions très combatives de Paolo Prieri et d’un maire de la vallée de Suze, chefs de file d’une délégation italienne écrasante par le nombre et la vitalité qui dénonçait en bloc l’ineptie économique de la liaison Lyon-Turin, l’omniprésence de la mafia derrière les grands travaux, le saccage de leur vallée et la répression policière brutale lors des dernières manifestations qui ont réuni, parfois, jusqu’à 35.000 personnes.

Quelle réponse de la part des instances européennes face aux mouvements des populations? C’est la question lancée par Mikel Alvarez et Beatriz Arana pour le Pays Basque « du sud » (espagnol) qui dénoncent la « logique étatique » de l’Espagne et les « intérêts privés » du secteur de la construction.

Le député irlandais Joe Higgins (socialiste) a tenu à apporter sa propre réponse en saluant le combat des opposants et en déclarant, dans une intervention qui a soulevé les ovations : « cette campagne et les autres peuvent être gagnées par le mouvement populaire ».

Arrêt de tous les projets, lancement d’une réflexion européenne sur les modes de transport, ouverture au débat démocratique, telles sont les revendications des signataires de la toute récente « charte d’Hendaye » remise à la vice-présidente du Parlement, elle-même favorable à la diffusion « d’infos correctes » (allusion aux chiffres fantaisistes des aménageurs), à la « transparence » et au « dialogue ». Mme Durant a cependant averti : « nous ne pourrons pas être derrière tous les combats »… « il y aura forcément des arbitrages ».

Une note discordante : celle du député Jean-Luc Bennhamias (ADLE-Modem) qui a considéré en quelques phrases lapidaires que la France avait besoin de nouvelles lignes, en particulier le long de l’arc méditerranéen (Barcelone-Gênes). Fortement conspué, il s’est attiré une réponse implacable, précise et d’une remarquable hauteur de vue de la part de Victor Pachon, figure emblématique du combat anti-LGV au Pays Basque.

Les délégations ont quitté le Parlement avec la satisfaction d’avoir accompli une étape marquante qui ne restera pas, selon eux, comme une simple parenthèse. Il y aura des suites. La conclusion de Paolo Prieri, au nom de tous, n’a laissé aucun doute : « Nous ne lâcherons pas ! »

 

 

 

 

 

 

 

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