17 mars 2017 - La Dépêche
Les opposants à la ligne à grande vitesse sont toujours là. Assemblée générale de TGV en Albret, hier soir, en attendant l'issue des recours juridiques.
L'année 2017 sera-t-elle celle de la fin prématurée du projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse? Président de TGV en Albret, Charles d'Huyvetter en est le premier convaincu. «Tous les signaux nous sont favorables», explique ce militant de la première heure, qui proteste contre le tracé et le projet LGV depuis 2009. Certes «l'adversaire est coriace, mais nous allons gagner!»
«Au minimum, du retard»
Les opposants à la LGV ont déjà gagné le droit de croire que les vents leur sont favorables. «Le peu de temps gagné, le coût exorbitant (8,3 milliards d'€), la frilosité des élus locaux peuvent nous permettre d'être optimistes sur le long terme». Dans le panier des sourires, Charles d'Huyvetter place aussi le silence qui règne depuis six mois autour du projet. «Tout le monde est très prudent, c'est clair. Et peu de politiques osent s'exprimer comme ils le faisaient dans les mois précédents». «Certes, on a été agacés par la réunion qui s'est déroulée à l'Agropole, mais on reste confiants. Au minimum, le projet prend du retard et surtout, les finances publiques sont absorbées par le super métro autour de Paris et la ligne Lyon-Turin. Au bas mot, dans le cas où l'État persisterait dans sa volonté, c'est sept à huit ans de retard !» La LGV Toulouse-Bordeaux a été annoncée pour 2024, dans moins de 7 ans. La polémique sur la LGV remonte à avant-hier. Elle est même antérieure aux dernières élections présidentielle et législatives.
Pas d'appel au vote
En 2012, les opposants avaient appelé à voter contre les candidats favorables au projet dans le département. Dans les prochaines semaines, l'engagement sera à l'aune de la mobilisation au sein des différents assauts qui forment l'ensemble de la coordination Lot-et-Garonne. «Cette mobilisation est fluctuante, il faut bien le reconnaître. Le combat est de longue haleine, il est aujourd'hui sur le plan juridique. Jacques Doucet et Claude Semin font un sacré boulot dans ce domaine. Il reste désormais à attendre la décision du Conseil d'État, qui doit en tout cas, on peut l'espérer, annuler la déclaration d'utilité publique comme il l'a fait pour le projet Limoges-Poitiers (…) On va toutefois rester vigilants sur les positions des candidats.» Sans citer le maire d'Agen Jean Dionis, Charles d'Huyvetter regarde toutefois du côté du candidat centriste.