25 octobre 2011- Le Sud-Ouest
Après l'arche bleue, la Coordination 47, qui prône le réaménagement de la voie actuelle, va de ville en ville avec un camion pour assurer sa communication.
Hier en fin d'après-midi, le camion de la Coordination 47 était stationné à Roquefort, au lieu dit Le Séraille, entre Walibi et Fonroche. PHOTOS THIERRY-DANIEL VIDAL
«TGV Bordeaux-Toulouse la solution = La modernisation de la voie existante » - « LGV Bordeaux-Toulouse. Trafic surestimé coût sous-estimé. Projet falsifié. »
Sur les flancs d'un Renault 12 tonnes, on peut lire ces deux slogans. Ainsi, après une période de répit - une seule action depuis la rentrée, le 23 septembre à Boé - la Coordination 47 anti-LGV a repris le chemin des actions. Un chemin balisé par ce camion qui jusqu'à la fin de l'année va sillonner le Lot-et-Garonne, et plus précisément les communes concernées par le tracé de la future ligne à grande vitesse (LGV).
À Paris en novembre
« Nous plaçons l'enjeu sur le plan économique. En cette période de crise, laquelle s'amplifie, comment peut-on accorder du crédit à ce projet de ligne nouvelle ? Notre lutte est toujours la même : rénover la ligne existante. Aussi, pour le faire savoir, nous avons décidé d'afficher les choses en grand. Tous les jours, ce camion va s'arrêter en plusieurs points. Ce lundi (hier, NDLR) il était à Feugarolles puis à Port-Sainte-Marie et le soir à Roquefort, entre Walibi et Fonroche. Ce mardi, il stationnera au niveau du Pont de Beauregard. Certes, cela demande une certaine organisation au niveau des chauffeurs, mais pour l'instant ça se passe bien », commente Charles d'Huyveter, l'un des porte-parole de la Coordination 47.
Qui dit répit des actions sur le terrain ne signifie pas pour autant repli de l'association. « Nous avons rencontré, et continuerons de le faire, nombre d'élus afin d'expliquer nos arguments. La semaine dernière, nous sommes allés à Xaintrailles, Mongaillard, Vianne et Sainte-Colombe-en-Bruilhois », poursuit Charles d'Huyveter.
Courant novembre, des représentants de la Coordination 47 devraient monter à Paris, peut-être en camion. « Nous allons distribuer un courrier rappelant notre position à tous les parlementaires. Nous sommes vraiment déterminés. »
Ils savent que leur combat est loin d'être perdu. En quelques mois, ils ont fait changer l'attitude de nombreux élus. Surtout, ils ont ouvert une réflexion. Et chacun d'attendre les résultats de l'étude de faisabilité concernant le réaménagement et la modernisation des voies existantes. Des premiers éléments pourraient être délivrés en tout début de semaine prochaine.
Les totems de RFF enlevés
« Nous avons demandé à tous nos adhérents d'aller dans les mairies où sont déposés les documents de GPSO relatifs au 4e temps de consultation du public sur le tracé optimisé de la future LGV afin d'écrire que la seule solution c'est la rénovation des voies existantes. À Estillac et Roquefort c'est impossible, le totem de RFF a été enlevé tout comme les documents à la demande des élus. Il en est de même Sérignac, Brax et Sainte-Colombe-en-Bruilhois. Il se passe véritablement quelque chose. La concertation ne se déroule pas du tout comme certains l'avaient imaginé. Les gens réagissent et pas favorablement », avance Charles d'Huyveter.
La décision des maires du canton de Laplume-en-Bruilhois est à chaque fois la même (1). Le sentiment de s'être fait flouer dans le cadre des concertations et que leurs demandes d'aménagement n'ont pas été prises en compte. « Ils n'ont rien étudié », s'indignait notamment Jean-Marc Gilly d'Estillac.
(1) Voir « Sud Ouest » des 11 et 13 octobre, rencontres avec les maires d'Estillac et de Roquefort.