15 octobre 2011 - LE PETIT BLEU
Non à la ligne à grande nouvelle, oui à l'aménagement des actuelles./ Photo Jean-Michel Mazet.
Jusqu'au 5 novembre, Réseau Ferré de France lance le 4e volet de la concertation concernant le tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) et des gares qui vont avec.
Pour mieux insister sur son absence, Claude Semin, porte parole de la Coordination 47 des anti-LGV, en donne la définition. « Concertation ? Action de préparer en commun l'exécution d'un dessein. La définition nous semble éloignée ce qui se passe dans la réalité. A lire Réseau Ferré de France dans son dernier bulletin, tout est décidé. Étonnant puisque RFF n'est que maître d'œuvre, le maître d'ouvrage ce sont l'État et les collectivités, ce sont elles qui décident et qui paient. »
Le tracé définitif doit être connu avant la fin dupremier trimestre 2012. Jusqu'au 5 novembre, RFF soumet ses propositions d'insertion du tracé entre Bordeaux et Toulouse lors de la 4e et dernière consultation dans les départements situés sur le parcours virtuel, mais aussi sur les projets de construction ou d'aménagement des gares, dont celle d'Agen, sur la rive gauche à Brax- Roquefort. Et Claude Semin de dénoncer ce qui baptise la vraie fausse concertation. « Toute objection qui n'est pas dans la lignée de ce que RFF veut n'est même pas écoutée. » Avec d'autres mots, Semin et une délégation de la Coordination 47 et des voisins du Tarn-et-Garonne veulent le dire en milieu de semaine prochaine à Thierry Mariani, secrétaire d'État aux transports, à Paris. Ce rendez-vous suit celui obtenu avec Nathalie Kosciusko-Morizet pendant l'été. Pour l'un comme pour l'autre des entretiens, le motif est le même. « La ministre et les élus d'ici doivent décider avant le lancement de la déclaration d'utilité publique. Kosciusko-Morizet a répété que si les élus locaux ne veulent pas de la LGV, ils ne l'auront pas. » L'enquête publique n'est pas attendue avant 2014.
Claude Semin et ses pairs de la Coordination 47 rappellent leurs évidences. « Notre estimation initiale de 6 à 7 milliards se confirme malgré le voile pudique posé sur ces chiffres par RFF. On nous annonce deux millions de voyageurs pour la moitié (1,2 million, NDLR.) en gare d'Agen. Les vraies estimations basées sur la fréquentation actuelle attestent qu'un arrêt à Agen n'est pas justifié. Alors, on gonfle les chiffres, à moins que RFF ne nous annonce un baby-boom. » L'autre cheval de bataille des opposants est l'absence de retombées économiques pour l'Agenais. Ils brandissent des études, dont la dernière en date en juillet dernier, demandée par l'ancien ministre de l'Écologie Borloo.