15 juin 2011 -La Dépêche du 9 juin 2011
(extrait de l'article)
Dans les propositions de RFF, le fuseau de la LGV passe à deux pas de cette portion de la RN 21 entre Layrac et Le Passage. /Photo DDM. Jean-Michel Mazet.
...........GUÉNIN : « STRICTEMENT RIEN »
A l'ouest du département, Jean-Claude Guénin a pris son parti. S'il a obtenu que le lac de Clarens soit épargné, il ne voit toujours pas aujourd'hui les retombées économiques. « Quand j'ai pris connaissance du dossier, j'ai pensé que la LGV pouvait être un bon vecteur de développement économique. L'emploi reste l'une de nos priorités
[…] . A l'aune des études poussées des associations d'opposants, qui ne sont pas des va-t-en guerre, j'ai analysé tout cela, et j'en suis arrivé à la conclusion que ce projet n'apportera strictement rien. Ma crainte, que je partage avec d'autres, est que les deux agglomérations toulousaine et bordelaise profitent de cette LGV, et que le Lot-et-Garonne devienne un dortoir[…] Je ne vois pas comment on peut dissocier le financement de Tours-Bordeaux et le Bordeaux-Toulouse. C'est un projet d'ensemble et nous avons raté l'occasion de dire non, d'autant que nous attendons pour la fin de l'année une contre-expertise ». Le 23 juin au calendrier, un comité de pilotage doit définir « un tracé à approfondir » avant de rendre une copie définitive avant la fin de l'année. Une semaine plus tard, les élus de l'agglomération agenaise votent, ou pas, leur part de financement du tronçon Tours-Bordeaux. Ils protestent contre le tracé proposé (lire nos précédentes éditions), dont le double franchissement de la Garonne à Boé. Entre autres griefs.
(*) le conseil général a voté pour le financement de ce tronçon, à la majorité.
Demain, les explications de RFF sur l'économie et le tracé.
repères
Développement économique, par les opposants
La LGV Bordeaux-Toulouse est-elle un « facteur de développement économique et social pour Agen et le Lot-et-Garonne ? » Cette question, c'est la Coordination 47 qui la pose, et qui fournit la réponse dans un document d'analyses de 26 pages présenté pour sa dernière mouture aux élus de l'agglomération agenaise le 19 mai dernier.
C'est non pour les anti-LGV, qui prennent ainsi le contre-pied de l'avis majoritaire du conseil général aujourd'hui, ou encore de la chambre de commerce et d'industrie (CCIT). « A l'exception de Valence dans la Drome, il n'y a pas de site avec des gares ex-urbanisées (sortant du centre-ville NDLR) qui ont réussi leur développement économique ». Et la Coordination 47 de citer Vendôme et 10 % des emplois annoncés créés, Reims, Mâcon Loché ou Montchanin, sans oublier la Haute Picardie, « six entreprises et deux cents emplois, sur 110 ha
[…] . Il n'existe pas de relation binaire de cause à effet entre présence d'un équipement de transport et développement, même s'il convient de préciser toutefois que les villes TGV ont toutes gagné en image et en attractivité ». Chiffres à l'appui provenant d'études récentes depuis 2007, les opposants indiquent par ailleurs que la gare d'Agen prévue à Brax-Roquefort « est à la limite basse de la rentabilité requise par la SNCF pour permettre un arrêt[…] Avec un nombre de voyageurs inférieur à celui de la plupart des gares ex-urbanisées, la rentabilité de la gare rive gauche à Agen n'est pas assurée ».
Le chiffre : 2
enquête publique>Deux. C'est le nombre d'années prévues pour boucler l'ensemble des consultations, avant de lancer l'enquête publique, annoncée pas avant la fin 2013, voire après les élections municipales.
« Quid de l'avenir de Lot-et-Garonne sans ligne à grande vitesse alors, si elle ne se fait pas ? »
Claude Semin porte-parole de la Coordination 47
RÉACTIONS DES LECTEURS
LGV-EST, après 3 ans : aucune implantation d'entreprises nouvelles. LGV du calaisis : s'il y a un peu plus de passagers, ils ne font que passer.
Donc, la rentabilité = 0. Bordeaux, et peut-être Toulouse (mais ce n'est même pas sûr), seront les seules à peut-être avoir quelques retombées économiques. Ceux qui croient aux paroles de RFF croient encore au Père Noël ... Et si la Cour des Comptes souligne aussi la surestimation des retombées économiques et la sous estimation des dépenses dans ce projet, c'est que les anti LGV ont raison. Quand donc les yeux de nos politiques se dessilleront ?? Reçoivent-ils une enveloppe dessous la table qu'ils s'obstinent à ne pas reconnaître l'évidence ? Il y a déjà un TGV entre Toulouse et Bordeaux. Si on s'occupait plutôt d'améliorer l'existant, il y aurait beaucoup de chances qu'on attirerait autant d'entreprises qu'avec une LGV, mais pour un coût bien moindre.
Ce serait agir en "bon père de famille" que de choisir la solution la moins coûteuse, surtout quand le risque est grand de se prendre une gamelle ...