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Lot-et-Garonne : « La LGV n’est pas un progrès »

20 avril 2016 - Sud Ouest

La mobilisation a débuté il y a plusieurs années. Des manifestations ont eu lieu. Ici, à Nérac, le 10 mars 2010.

La mobilisation a débuté il y a plusieurs années. Des manifestations ont eu lieu. Ici, à Nérac, le 10 mars 2010. © 

 

Si le premier réflexe des opposants est de défendre leurs biens, la question du développement territorial s’invite dans le débat.

«Un jour, à la palombière, mon frère me dit qu'il a lu un article concernant un projet de création d'une ligne à grande vitesse qui passerait à Xaintrailles. Je lui ai répondu qu'il devait se tromper. Mais j'ai quand même cherché des informations sur Internet, j'ai découvert qu'un débat avait eu lieu et qu'un tracé avait été validé. » C'est ainsi que le « paloumayre » Patrick Vaccari s'est mis à chasser chaque jour des milliers de données relatives au rail…

Catherine Aime habite une maison familiale depuis quatre générations. Un jour, en rentrant chez elle, elle découvre dans la cour l'architecte des Bâtiments de France qui lui annonce qu'il effectue « un recensement de l'habitat rural remarquable ». Elle apprend quelque temps plus tard qu'un projet de ligne va impacter le village. Elle s'informe, rencontre d'autres habitants.

Claude Semin, lui, vit à Caudecoste, commune traversée par la ligne en projet. Non concerné au titre de propriétaire, il est, en tant qu'élu municipal, sensible au désespoir de gens qui vont perdre leur maison. Il analyse aussi le projet avec son expérience d'ancien ingénieur et consultant en stratégie et en logistique. Le chasseur de palombes, l'habitante de Vianne et l'élu caudecostois ne se contentent pas de manifester leur réprobation.

Mouvement citoyen
Si leur cas personnel ou celui de proches a constitué « l'étincelle », ils le dépassent vite pour élargir le débat sur le fond. Ils commencent par étudier le projet, instruisent des dossiers, fondent et animent des associations. Au nombre de douze aujourd'hui, elles font partie d'une coordination départementale que préside Claude Semin. Ils se battent sur tous les fronts, démontent l'argumentaire des porteurs du projet : la SNCF, Réseau Ferré de France (aujourd'hui fusionnés au sein de la société SNCF-Réseaux) et des élus. Ils s'adressent à la justice…

Le refus ne résume pas leur motivation. « Pour nous, le progrès n'est pas de détruire 217 maisons, de faire disparaître 1 000 hectares de forêt et de terres agricoles avec tous les drames humains que cette situation provoquerait. Pour nous, le progrès serait d'éviter les gaspillages et d'utiliser l'argent des collectivités locales pour la création de 100 crèches et de sept maisons de retraite, qui créeraient 680 emplois stables sur le département en répondant à des besoins sociaux », explique Patrick Vaccari, membre de l'association Très Grande Vigilance en Albret.

Une structure cocréée par Catherine Aime, qui s'inscrit dans « la lutte contre les gaspillages des finances publiques ». Comme Claude Semin, qualifiant le projet de LGV « d'aberration sur les plans économique, environnemental et financier », tous sont unis pour présenter un contre projet avec la rénovation de la ligne existante. Ils sont rejoints dans leur combat par des maires, à l'exemple de Raymond Girardi (Bouglon) et Jean-François Garrabos (Feugarolles), directement concernés par le projet qui traverse leur territoire et inquiets de ses conséquences.

Une alternative
D'autres enfin, soutiennent et participent depuis le début à un mouvement qu'ils estiment juste et fondé. Parce qu'il s'oppose à un projet qui s'avérerait être « un désastre humain, environnemental et financier », comme l'analysent des représentants de partis politiques tels le Front de gauche et Europe-Écologie Les Verts ainsi que des militants issus d'horizons divers. Mais aussi parce que ce mouvement, animé par de simples citoyens ne se revendiquant d'aucun camp politique ou parti, est aussi porteur d'une véritable alternative favorisant le développement des territoires et, notamment, de la ruralité, en souhaitant rénover la ligne actuelle « On veut des trains du quotidien », commente Catherine Aime. Des citoyens qui, par leur engagement et le questionnement de certains de leurs élus, participent aussi au débat démocratique.

 
 

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