23 mars 2013 - Sud-Ouest
Patrick Vaccari, expert redoutable et redouté. (ph. m.l. )
C’est ainsi que le « paloumayre » Patrick Vaccari s’est mis à chasser chaque jour des milliers de données relatives au rail, à la SNCF, à Réseau ferré de France, aux grandes infrastructures ferroviaires, aux transports, aux lois, décrets, textes de toutes natures concernant en priorité les projets de création en France de ligne à grande vitesse comme celui qu’il venait de découvrir avec stupéfaction.
À raison de plus de quatre heures par jour à traquer l’information, la décrypter, à instruire dossier après dossier, l’ancien rugbyman de l’USN, retraité de l’amiante au terme d’une carrière chez Parent puis Babcok Wanson, où il termina responsable du service expédition et du service ordonnancement, est devenu un expert redoutable et redouté en défendant la position de l’association Grande Vigilance en Albret, qui s’oppose au projet de LGV et milite pour la rénovation de la ligne SCNF existante.
Solide argumentaireFace à des élus politiques de tous bords qui ne sont, la plupart du temps, capables que de tenir un discours général pour justifier et légitimer la création de cette ligne traversant le Lot-et-Garonne, Patrick Vaccari oppose des arguments vérifiés et vérifiables. Il a enquêté dans tous les domaines, sur le gain potentiel de temps gagné entre Bordeaux et Toulouse comme sur les potentielles retombées économiques.
« Le chantage à l’emploi, par exemple, soufflé par les lobbys des entreprises de travaux publics, repose sur des inexactitudes », explique le Néracais. Il répond avec des chiffres officiels à l’appui délivrés souvent par des chambres de commerce et d’industrie à propos de réalisations semblables dans d’autres régions de France. « Finalement, on retrouve simplement des gares au milieu des champs et les zones de développement économique qui ont pu être créées l’ont été pour d’autres raisons que celle du passage d’une LGV. » En désespoir de cause, ses contradicteurs l’accusent « d’être contre le progrès ».
Rappelant que le coût du projet était passé de 2,9 milliards d’euros en 2005 à 8 milliards aujourd’hui, que la participation financière des collectivités lot-et-garonnaises était estimée à 180 millions d’euros, l’ancien trois-quart centre contre-attaque : « Pour nous, le progrès n’est pas de détruire 217 maisons, de faire disparaître 1 000 hectares de forêt et de terres agricoles avec tous les drames humains que cette situation provoquerait. Pour nous, le progrès serait d’éviter les gaspillages et d’utiliser ces 180 millions d’euros à la création de 100 crèches et de 7 maisons de retraite qui créeraient 680 emplois stables sur le département en répondant à des besoins sociaux. »
La manifestation, organisée par la Coordination 47, aura lieu aujourd’hui, à partir de 14 h 30, au foirail.