28 février 2013 -L'Assemblée (Extrait)
............................Le deuxième axe de notre politique d’infrastructures de transports, cela doit être la priorité à la mobilité du quotidien.
Cette priorité a été réaffirmée à plusieurs reprises par le Président de la République. Or, nous savons que certains investissements indispensables pour la qualité des déplacements quotidiens de nos concitoyens, comme la rénovation du réseau RER en Ile de France ne sont aujourd’hui pas financés. Il manque 800 millions d’euros pour financer les schémas directeurs des RER B, C et D; et 3 à 5 milliards pour l’ensemble des transports en Ile-de-France. Et ce alors même que le gouvernement vient de s’engager sur de grands projets incroyablement couteux, comme Notre-Dame-des Landes, ou pire encore, le Lyon-Turin dont la Cour des Comptes a pointé récemment le coût, qui devrait dépasser les 26 milliards d’euros. Ce projet, à lui seul, obererait toutes les capacités de financement de l’Etat pour les infrastructures de transport sur plusieurs années. Nous vous demandons, Monsieur le ministre, de clarifier la position du gouvernement sur ce point, la priorité est-elle réellement à la mobilité du quotidien ? Et si oui, ne faut-il pas réorienter les financements vers ces modes de transports essentiels à la qualité de vie des Français ?
Enfin, la troisième priorité sur laquelle je voudrais insister, c’est celle à donner au renouvellement et à la modernisation de l’existant par rapport aux nouveau projets. Les conclusions des Assises du ferroviaire mettaient en évidence la vétusté des réseaux et la nécessité absolue de réinvestir dans la régénération de l’existant. Cela est vrai aussi pour d’autres modes de transport.
De surcroit, pour de nombreux grands projets, notamment les lignes à grande vitesse, nous pouvons atteindre quasiment le même niveau de service en modernisant les lignes existantes, et ce pour un coût cinq à dix fois inférieur, et un impact environnemental beaucoup plus faible. L’argent public est rare, et la dépense doit donc être optimisée. La modernisation des lignes existantes est souvent l’alternative la plus viable, et il faut donc clairement la privilégier.
Monsieur le ministre, pour résumer, j’aimerais donc vous demander si vous partagez les trois priorités que j’ai énoncées : priorité au ferroviaire sur la route, priorité à la mobilité du quotidien sur les grands projets, et priorité à la modernisation des réseaux existants. Et les mettrez-vous en œuvre dans les choix de financement de projets que vous allez faire prochainement ?
Je vous remercie.........