25 septembre 2012 - CADE
Grand succès de l'enquête EPINE (Enquête Publique sur l'Inutilité de Nouveaux Equipements)
L'enquête EPINE incontestablement un succès.
Aucun commissaire enquêteur n'a connu autant de contributions en 2 heures de temps !
Cela dénote notre capacité à faire naître et nourrir un vrai débat démocratique, surtout quand on compare ces résultats aux "concertations publiques" de RFF où après un envoi de 400 000 courriers et des publicités payantes dans tous les journaux la première concertation avait récolté 256 avis (nous l'avions boycottée); et où dans les 4 autres "concertations" notre point de vue en faveur des voies existantes avait récolté des pourcentages impressionnants (jusqu'à 98,66% à la dernière avec seulement 12 avis favorables à la LGV contre 895 opposés).
Les résultats provisoires en fin de matinée du 22 septembre sont les suivants :
- Urrugne: 782 contributions dont 30 élus
- Ustaritz: 498 contributions dont 12 élus
- Mouguerre: 321 contributions dont 35 élus
- St Martin de Seignanx: 399 contributions dont 7 élus
- Bénesse: 107 contributions dont 7 élus
Soit 2107 contributions dont 91 élus
25 septembre 2012 - Sud-Ouest
Toujours mobilisés
Les opposants au projet de nouvelles voies entre Dax et l'Espagne ont organisé, samedi, une consultation publique.
Plus de 300 personnes ont défilé en mairie de Mouguerre, samedi matin. (photo patrick bernière)
Drôle d'affluence en maire de Mouguerre, pour un samedi matin. Nul mariage pour expliquer le parking bondé, mais une action des organisations opposées à la LGV entre Dax et l'Espagne : opération EPINE (1), ou enquête « d'inutilité » publique. L'appellation parodique recouvre la consultation de la population par les pourfendeurs du projet. Résultat : 2 250 personnes se sont exprimées contre la LGV. Ces contributions, consignées dans des cahiers, seront remises au sous-préfet.
Samedi, peu avant 11 heures, à Mouguerre, Victor Pachon prend des notes, téléphone à l'oreille. Le porte-parole du Cade (2) est en relation avec les autres points de cette sorte de « sondage » : Urrugne, Ustaritz, Saint-Martin-de-Seignanx et Bénesse-Maremne. Pas encore Arru, où les cahiers de doléances ne seront ouverts qu'en soirée. L'addition intermédiaire conduit Victor Pachon à déjà proclamer l'« incontestable succès » de cette contre consultation.
Mobilisation importante« Après une heure, nous en sommes à 1 325 contributions. Je mets au défi le commissaire enquêteur mobiliser autant. » L'enquête d'utilité publique doit intervenir en 2013. Réseau Ferré de France (RFF), le promoteur de la LGV, objectera peut-être que 1 325 personnes, même 2 250, doivent s'apprécier à l'aune de la majorité silencieuse des Basques (et Landais), dont chacun peut interpréter le silence à sa convenance. « Certes, mais on peut aussi rapporter nos chiffres à ceux de la dernière consultation de RFF, sur les futures gares LGV », pare Victor Pachon.
C'était entre octobre et novembre 2011. Concernant le projet d'une telle gare à Bayonne, moins d'un millier de personnes ont répondu, presque toutes pour dire leur opposition à la LGV au sud de la capitale basque. « 12 avis seulement étaient favorables à la LGV. » Ce que confirme le site de « gpso.fr », dédié par RFF à son « Grand projet ferroviaire du sud-ouest ».
Le militant de l'environnement souligne le mois d'enquête publique pour un tel résultat « quand nous ouvrons une simple consultation de deux heures (l'opération est médiatiquement lancée depuis une semaine, NDLR) ». « On n'a pas fait une grande campagne d'affichage, seulement à travers nos réseaux, quand RFF envoie 400 000 courriers. »
« Pas encore gagné »Le représentant du Cade et l'un des principaux animateurs associatifs de la fronde contre les nouvelles voies, revendique « un travail citoyen » : « C'est nous qui le faisons. C'est nous qui sommes créateurs de débat. » Parmi les contributeurs de Mouguerre, Gaby Elissalde n'est « pas sur le tracé de la LGV ». « Mais je suis solidaire. Je suis née ici et j'estime que le village va être défiguré. » Mikele Larronde a manifestement lu la contre expertise du cabinet suisse Citec sur l'évolution probable du trafic, commandée par les élus des communautés de communes de Sud Pays Basque, Nive-Adour et Errobi. « Le projet RFF repose sur des chiffres faux. Le trafic ferroviaire ne sera pas saturé comme prétendu. Ça va être ruineux, on va payer quelque chose d'inutile. Ce projet est fait pour renforcer les mégapoles comme Bordeaux. »
98 signatures d'élusLes 2 250 témoignages dont 98 signés d'élus locaux, développent l'argumentaire des antis. Les mots se ressemblent : « saccage » « aberrant », « pharaonique »… «Nous faisons une nouvelle fois, la démonstration que les populations sont toujours mobilisées contre le projet », affirme Victor Pachon.
Un projet a priori fragilisé par le contexte économique de crise. Les réserves estivales de Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, quant à la poursuite des projets LGV devraient rassurer ses contempteurs.
« C'est un grand danger que de penser que nous avons gagné. Il y a encore une forte volonté politique pour la LGV. » Les opposants espèrent faire la démonstration de leur force lors de la manifestation du 27 octobre, à Bayonne.
(1) EPINE : Enquête publique sur l'inutilité des nouveaux équipements. (2) Cade : Collectif des associations de défense de l'environnement