30 mai 2012 - Le Sud-Ouest
NdlR TGV-Albret: La lettre est visible sur notre site sous l'onglet : RAPPORTS Officiels
Le collectif lot- et-garonnais soumet à la Ministre un recours en annulation de la validation du tracé LGV Bordeaux-Toulouse.
Jacques Dousset, Patrick Vaccari et Charles d'Huyvetter ne sont pas à court d'arguments. (photo émilie drouinaud)
La Coordination 47 construit sa requête sur la base de l'article 121-12 du Code de l'environnement stipulant que l'ouverture d'une enquête publique doit être prévue dans un délai de cinq ans suivant la date de publication de la Commission du débat public. Débat public qui a été mené en 2005 et clôturée en décembre de la même année. Et l'enquête publique est prévue courant 2013. Le Code prévoit qu'un nouveau débat public puisse être initié si, dans ce délai, des modifications substantielles sont intervenues. Et des modifications, la Coordination 47 en a trouvé qu'elle a décliné en douze points.
1 Coût, saturation, fréquentation
S'agissant du coût de la LGV Bordeaux-Toulouse, « on peut dire qu'il a drôlement évolué puisqu'au moment du débat public en 2005, il était évalué à 2,9 milliards d'euros et, en 2011, RFF annonçait un coût de 7,8 milliards », soulignent les porte-parole du collectif, Charles d'Huyvetter, Jacques Dousset et Patrick Vaccari.
Sur le registre de la fréquentation et du trafic, le collectif trouve également à redire, affirmant que les prévisions avancées par RFF (1) sont « surestimées ». « RFF prévoyait en 2005 que le projet LGV et la circulation des autres trains avec, au final, 25 arrêts par jour en gare d'Agen se solderaient par une fréquentation de 2,5 millions de voyageurs. Or sur une gare comme celle de Valence dans la Drôme, le nombre annuel de voyageurs est de 2,15 millions avec 62 arrêts par jour ! » poursuit la Coordination 47 et à chaque argument de renvoyer à un des documents fournis avec le numéro de la page.
2 Temps et retombées économiques
Sur la question du gain du temps sur le trajet Bordeaux-Toulouse, elle pointe du doigt les incohérences concernant l'alternative, à savoir l'aménagement des voies existantes. « En 2005, le gain avec un aménagement des voies existantes était estimé à 7 minutes, puis, en 2012, à 33 minutes ! Et l'écart entre LGV et voie réaménagée était évalué à 48 minutes sur Paris-Toulouse en 2005 et à 24 minutes en 2012. Les chiffres se suivent et ne se ressemblent pas. »
Parmi les autres arguments avancés par les anti-LGV, on retiendra celui des retombées économiques. Il va sans dire que tant les élus que les acteurs économiques tablant sur une ligne à grande vitesse y voient la perspective de faire venir des entreprises et de générer une certaine activité économique pour le territoire. « De nombreux rapports établis depuis le débat public de 2005 démontrent que la relation entre la grande vitesse et les retombées économiques n'est pas établie. » Et de citer quatre études allant dans ce sens dont une commandée par RFF.
On l'aura compris, les anti-LGV considèrent que, depuis 2005, des modifications importantes sont intervenues et qu'il est « nécessaire de reconsidérer le dossier ». La ministre a deux mois pour répondre favorablement ou non. « Si nous n'obtenons pas une révision de ce projet avec une étude indépendante et ce, alors qu'il existe une alternative qui a été étudiée, nous déposerons une requête auprès du Conseil d'État. » Une chose est sûre, la Coordination 47 ne lâche pas le combat.
(1) Notre rédaction n'a pas réussi à joindre RFF hier.
30 mai 2012- La Dépêche
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/30/1365244-les-anti-lgv-saisissent-la-nouvelle-ministre.html
31 mai 2012- Le Sud Ouest
Réaction de RFF : http://www.sudouest.fr/2012/05/31/recours-des-anti-lgv-reseau-ferre-de-france-se-dit-serein-729576-731.php