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LGV: Créatrice demploi........? Ou chômage ?
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11 mai 2012 - Le Sud-Ouest

Le train gêne Fonroche

La future liaison ferroviaire entre la gare d'Agen et celle de la LGV hypothèque l'extension du site

Yann Maus estime être dans l'impasse avec Réseau ferré de France, pour la construction d'unités de méthanisation sur lesquelles passe la liaison ferroviaire de gare à gare.

Yann Maus estime être dans l'impasse avec Réseau ferré de France, pour la construction d'unités de méthanisation sur lesquelles passe la liaison ferroviaire de gare à gare. (Photo archives Émilie Drouinaud)


La ligne à grande vitesse (LGV) comme outil de développement économique, Yann Maus voudrait bien y croire. Pour l'instant, le patron de Fonroche en a surtout les inconvénients. Le projet de la ligne ferroviaire qui doit rallier la gare d'Agen-Centre à celle de la LGV, à Roquefort, hypothèque ses ambitions de développement.

Son tracé, encore provisoire, passe sur le site, et plus précisément sur l'espace où un permis de construire, conditionné aux plans de Réseau ferré de France (RFF), a été déposé par le PDG pour des unités de méthanisation. La ligne couperait en plus l'entreprise en deux et l'herbe sous le pied à l'extension future de Fonroche.

CHÔMAGE TECHNIQUE

Pendant trois mois, 45 des 410 salariés de Fonroche sont en partie au chômage technique. Le PDG, Yann Maus, bat en brèche les inquiétudes. Ces trois mois de chômage partiel doivent servir à faire des réglages sur les machines de fabrication de panneaux solaires, pour un important marché décroché aux États-Unis. Mais les modules y sont plus grands. Il faut donc adapter les automatismes. Par ailleurs, pour ce marché, Fonroche doit faire valoir une certification qui arrivera en septembre.

« La boîte va bien », assure Yann Maus, qui en veut pour preuve la compensation à hauteur de 50 % de la perte salariale sèche (après prise en charge par les allocations chômage) par l'entreprise, qui n'y est pas tenue. Fonroche s'est tourné vers l'étranger. L'an dernier, les 253 millions d'euros de chiffre d'affaires ont été réalisés en totalité en France. Son PDG en prévoit cette année 40 % à l'étranger.

L'entrepreneur ne décolère pas. « La zone va être stérilisée pour que, peut-être, en 2020, un train passe ici », ironise Yann Maus. Lui propose de « créer 70 emplois supplémentaires » dans les mois à venir. « Des boîtes qui embauchent, il n'y en a pas beaucoup », a-t-il fait remarquer aux élus et instances économiques qu'il a tenté de mobiliser, sans grand succès, dit-il.

Irréconciliables

Les calendriers de l'entrepreneur et celui de Réseau ferré de France semblent bien irréconciliables. Le PDG de Fonroche, touché par la baisse des subventions sur le solaire, doit rapidement trouver d'autres débouchés. Ce qu'il a commencé à faire à l'étranger (lire encadré), et dont la méthanisation fait aussi partie, avec déjà, des marchés conclus. « C'est une course contre la montre », annonce-t-il. Si, lui, compte l'échéance en semaines, le calendrier initial de RFF est calé sur une enquête publique… en 2013. « Nous comprenons bien que les gens veuillent nous presser, et on se presse d'ailleurs, à leur demande, mais si nous avons de l'avance, ce sera tant mieux », pose Frédéric Perrière, directeur des études de la LGV, soucieux également de ne pas être objet des campagnes électorales des candidats aux législatives.

D'autant que cette liaison de gare à gare pose d'autres problèmes que celui de Fonroche sur la commune de Roquefort, à la réserve foncière très convoitée. La localisation de la future gare LGV n'étant pas non plus définitive, il faudra aussi trancher la question des servitudes aéronautiques, du cimetière et d'un futur échangeur routier. Dans ce nœud, une ligne ferroviaire entre « au chausse-pied ». « C'est une réflexion globale, insiste Frédéric Perrière. Nous sommes en train de tout reposer sur la table. Si nous ne réglons que le problème de Fonroche, nous pourrions créer d'autres problèmes. »

Malgré les échéances différentes, le président de la Chambre de commerce et d'industrie, Jean-Alain Mariotti, soutien de la LGV, mais doublement concerné par cette entreprise motrice, puisqu'une partie des bâtiments a été financée via l'Agropole entreprises, présidée par lui-même, demeure confiant. « Il n'y a pas de problème technique, soutient-il. Il faut que ça marche, on va trouver une solution suffisamment rapidement. » Lui ne croit pas au scénario du développement de la méthanisation hors de la base agenaise de Fonroche.

Mais, quand RFF annonce une décision fin juin, Yann Maus s'étrangle. Lui prendra la sienne « d'ici deux semaines ». Il envisage de développer son activité de méthanisation non pas à Agen mais à Clermont-Ferrand, où des bureaux d'étude sont déjà implantés. Des négociations pour des terrains ont été entamées.

 

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