19 janvier 2012 - La Dépêche par STÉPHANE BERSAUTER
Charles D'huyvetter en grande conversation avec le président du conseil général Pierre Camani, en avril dernier. Ilse parlent souvent, sont rarement d'accord./Photo Morad Cherchari.
Deux ans d'existence pour l'association TGV en Albret qui dit toujours non à la ligne à grande vitesse. Près de 600 membres et un rôle de locomotive au sein de la coordination départementale.
Charles d'Huyvetter. Le nom était connu des seuls chefs d'entreprise et du secteur économique de la santé avant janvier 2010, reconnu désormais comme l'un des fers de lance de l'opposition à la ligne à grande vitesse.
Les élections législatives arrivent à grands pas. Difficile de ne pas mêler politique et LGV ?
On ne fait pas de politique. On constate sobrement que les politiques qui nous gouvernent ne tiennent pas compte de l'ensemble des éléments qui leur sont présentés concernant la ligne à grande vitesse. Le rapport de la Cour des comptes, l'étude du député Mariton, l'analyse du Sénat sans parler des récentes assises du transport ferroviaire ou de nos propres études. Ces analyses ne sortent pas du chapeau et pourtant les élus, pour la plupart, affichent un grand mépris.
Entre Dionis, chantre de la LGV, et Veyret, opposant à l'idée, vous avez fait votre choix pourtant…
On ne peut pas cautionner les arguments de Dionis. Si Veyret affiche clairement ses choix, les opposants iront vers la sagesse. Mais il est clair que nous avons une marge de manœuvre très étroite dans la mesure où nous n'appelons pas à voter pour l'un ou pour l'autre et d e quel droit d'ailleurs ? C'est un petit bonheur de voir ce pluralisme au sein de l'association, de son bureau, et de la Coordination 47.
Vous risquez d'être toutefois pris en otages à quelques semaines du début de la campagne électorale ?
Un exemple : Cécile Duflot (secrétaire national d'Europe Écologie les Verts, NDLR) vient de nous solliciter. On en parle entre nous pour savoir si on doit s'y rendre. De toute façon, le dossier de la LGV n'attend pas. La ministre doit prendre une décision sur le tracé avant la fin février selon nos informations et on sait qu'après l'enquête publique (programmée en 2013, NDLR) il sera plus difficile de faire valoir nos arguments, même si on peut raisonnablement penser que cette LGV restera dans les tiroirs
TGV en Albret a deux ans.
Assemblée générale de TGV en Albret ce soir (20 h 30) dans la salle des fêtes de Feugarolles.
« D'autres sont contre… »
Comme un refrain, Charles d'Huyvetter se plaît à rappeler le score du vote, au conseil général, du financement du tronçon Tours-Bordeaux. 15 contre, 23 pour, 2 abstentions. Le 27 de ce mois, les quarante conseillers généraux vont découvrir l'étude sur l'aménagement des voies existantes commandée par l'association ALTernatives LGV. « On sait qu'en cas de vote sur le financement de Bordeaux-Toulouse, trois conseillers généraux de plus seraient prêts à voter contre. C'est un signe. Au départ, il n'y avait qu'une poignée d'opposants… »