3 janvier 2012 - Le Sud-Ouest
Les associations qui militent pour la réhabilitation des voies actuelles réagissent fortement aux propos tenus ces dernières heures par Nathalie Kosciusko-Morizet.
Pour Raymond Girardi, coprésident d'ALTernative LGV, les propos de la ministre des Transports, « c'est un revirement politique. Mais sur le fond, ça ne change rien ». (archives david le doédic)
« Le Grand Projet Sud-Ouest (GPSO) n'est pas remis en question », a-t-elle déclaré. Le tronçon Bordeaux-Toulouse fait partie d'un calendrier et d'un protocole : engagement de mise à l'enquête publique courant 2013, déclaration d'utilité publique en 2014. « Le préfet me remettra début janvier les projets des tracés des deux lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye. Je les attends pour leur instruction à l'échelon central. Nous tiendrons les délais », a expliqué, hier, Nathalie Kosciusko-Morizet dans nos colonnes.
Amende honorablePour l'aspect financier, elle a rappelé que l'État a respecté « les protocoles signés ». Après les engagements des calendriers, « viendra ensuite le temps de la discussion sur les cofinancements. Chacun fera alors face à ses responsabilités. »
On le sait, l'État n'a pas l'argent pour réaliser les 4 500 kilomètres de lignes nouvelles à grande vitesse (LGV), dont 10 % concernent la liaison entre Bordeaux et Toulouse, soit 440 km. La ministre des Transports a fait amende honorable suite aux propos qu'elle a tenus le 15 décembre en clôture des Assises ferroviaires.
« Mettre de l'eau sur le feu »D'où la colère des associations qui militent pour la réhabilitation des voies actuelles. « La pression a dû être importante de la part des deux représentants des deux régions, Aquitaine et Midi-Pyrénées », souligne Raymond Girardi. Le coprésident avec Bernard Faucon-Lambert d'ALTernative LGV, association d'élus, a du mal à digérer ne serait-ce que l'aspect financier du dossier. Et de s'appuyer sur l'analyse récente commandée au bureau d'étude Claraco et rendue publique en fin d'année.
« C'est un revirement politique de circonstance. La ministre doit mettre de l'eau sur le feu qu'elle a déclenché. Elle veut calmer tout ça. Mais sur le fond, ça ne change rien. Nous sommes toujours autant déterminés et nos arguments sont aujourd'hui renforcés par l'étude », commente Raymond Girardi. Dans le camp de la Coordination 47 TGV en Albret, le ton se veut plus caustique.
« Des réactions fermes »« C'est un vrai scandale. Nathalie Kosciusko-Morizet a écouté les lobbys, à savoir les élus et les groupes industriels. Ceux-là mêmes qui sont responsables de la crise mondiale. Ces gens-là ne sont pas raisonnables. On est au bout du système et ils voudraient continuer », s'insurge Charles d'Huyvetter.
Il promet « des réactions fermes. Rien n'a été encore décidé. Nous allons nous préparer. On ne va pas laisser faire ça sans rien dire. Nous avons énormément de travail devant nous. Nous avons le renfort de beaucoup d'autres associations un peu partout en France. »
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