24 décembre 2011 - Le Sud-Ouest
Hier soir à Fargues-sur-Ourbise, Robert Claraco a commenté l'étude commandée par ALTernative LGV.
Avant les questions du public, l'exposé de Robert Claraco a duré une heure. (Photo Jean-Louis Borderie)
«Il faut penser à toutes les optimisations possibles à réaliser sur la ligne actuelle. » Émise par Robert Claraco, cette formule ne peut qu'encourager les opposants au projet LGV pour le tronçon Bordeaux-Toulouse. Et les troupes grossissent. La formule a été prononcée, hier soir, à Fargues-sur-Ourbise, lors de la première présentation aux élus de l'étude commandée par l'association ALTernative LGV au cabinet Claraco (1).
Une soixantaine de personnes venues principalement de Lot-et-Garonne -Albret, Bruilhois, Landes Gascogne, peu de l'Agenais- mais aussi de Tarn-et-Garonne et de Gironde, ont écouté mais aussi posé des questions. Pendant une heure, Robert Claraco a disséqué l'étude comparative, comme elle l'avait été l'après-midi devant le groupe majoritaire du Conseil général. « Une délibération demandant une participation financière au Département recevrait demain un votre contre », a assuré Raymond Girardi.
« Cette étude fait tomber bien des barrières. Elle vient après le moratoire demandé par la ministre des Transports et autres rapports », a poursuivi le conseiller général de gauche, coprésident d'ALTernative LGV avec Bernard Faucon-Lambert.
Avec quelle électricité ?
Robert Claraco a pointé du doigt les soucis rencontrés « en terme de choix d'énergie » et d'équipements à mettre en place. « Comment allons-nous produire l'électricité pour la LGV ? Nous allons déjà en chercher en Espagne et la démographie ne cesse d'augmenter en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Ces deux régions connaissent la plus grande croissance de l'Hexagone en consommation d'électricité. »
Il ne croit pas à une LGV participant à l'aménagement du territoire. Ses options ? Instituer des lignes depuis Agen vers Nérac, Villeneuve-sur-Lot et Auch avec « le budget économisé dans le cadre du réaménagement des voies existantes. Elles ne sont pas saturées, mais utilisées par 80 à 90 trains/jour. Le double est possible si le dispositif de signalisation était adapté. Le prétexte de saturation de la ligne actuelle est fallacieux. »
6 minutes pour 6 milliards
L'écart de temps pour la liaison Bordeaux-Toulouse, avec arrêt à Agen et à Montauban, est de 17 minutes si la ligne actuelle est simplement modernisée. Cet écart tombe à 6 minutes, si deux shunts (ligne droite), sont réalisés à Port-Sainte-Marie et à Moissac.
Aussi, le projet de modernisation ALTernative LGV fait gagner 37 minutes sur le trajet, soit un différentiel de 6 minutes avec le projet LGV. Robert Claraco a insisté sur la différence du coût, c'est-à-dire 6 milliards car quoi qu'il arrive, il faudra réaliser des travaux sur la ligne actuelle… ». « Et qui paiera l'entretien des deux lignes ? », a interrogé le public. « Sur ce sujet, RFF reste opaque, comme d'ailleurs sur son coût ! »
(1) Notre édition de jeudi 22 décembre