24 septembre 2011- Sud-Ouest
Hier à Boé, Michel Martelli a rappelé les enjeux de la lutte de la Coordination 47. PHOTO THIERRY-DANIEL VIDAL
Hier, en fin d'après-midi, la Coordination 47 a organisé sa manifestation de rentrée, à Boé. Près de 80 personnes ont montré qu'après 18 mois de lutte, elles n'abdiquaient pas. Et, comme l'a martelé Michel Martelli, l'un des porte-parole et membre de l'association de Moirax, Tous groupés vigilants : « Oui au progrès, oui à la modernisation sans gaspillage des voies historiques de Bordeaux à Toulouse. »
De l'eau au moulinUn message agrémenté de fleurs apportées par chacun des manifestants, fleurs posées à la base de l'un des pieds de l'arche bleue de la Coordination 47. Boé n'a pas été choisie au hasard. Plutôt le passage à niveau 225, l'un des trois les plus accidentogènes du Lot-et-Garonne avec ceux de Beaupuy et Sainte-Bazeille. L'un des 130 passages à niveau entre Bordeaux et Toulouse. « Nouvelle ligne LGV ou pas, ils existeront toujours. Et si la nouvelle ligne est construite, ce sera autant d'argent en moins pour entretenir les voies actuelles », jure Michel Martelli. La Coordination 47 attend avec impatience fin octobre. Et les conclusions de l'étude de faisabilité de réaménagement et de modernisation des voies existantes, étude commanditée par les élus du Val d'Albret. « On saura si nous disposons de nouveaux éléments pouvant apporter de l'eau à notre moulin », plaide Michel Martelli.
« Lutter ensemble »Hier, les anti-LGV du Lot-et-Garonne ont reçu le soutien d'habitants du Tarn-et-Garonne. « Il faut lutter ensemble. Nous avons tous le même problème. Nous ne voulons pas de LGV chez nous, mais pas davantage chez le voisin.
De plus, il serait illusoire de penser que les élus auront une quelconque influence sur le tracé. Les choix reviennent aux techniciens. Les maires n'ont aucun pouvoir dans ce domaine, ni pour les murs antibruit ou autres sujets.
Quant aux engagements, ce n'est même pas sûr qu'ils soient tenus. On le voit bien avec la ligne Tours-Bordeaux où c'est quasi au quotidien qu'il faut négocier », clame Patrick Puech, au nom du collectif Val de Garonne-Lomagne. Ce collectif regroupe une dizaine d'associations allant de Dune (82) à Pompignan (82).
Seul élu présent avec l'écologiste élu régional Bernard Péré, le maire de Boé, Christian Dézalos, a rappelé sa position. « Je soutiens la revendication, et j'attends moi aussi les conclusions de l'étude. RFF ne m'a pas apporté la preuve que la réalisation d'une nouvelle ligne était imparable.
La Communauté d'agglomération a donné sa préférence pour le tracé 226, moi je n'ai pas voté, je suis contre le double franchissement de la Garonne. »
« Il y a élu et élu, souligne alors un autre porte-parole, Claude Semin. Il y a ceux qui participent au financement de l'étude qui nous dira si notre projet tient la route et devons poursuivre nos actions. Et il y a les autres, dont le député d'Agen qui a sa propre ligne de conduite. Nous la comprenons, mais nous la déplorons. »
La Coordination 47 n'a pas encore programmé de prochain rendez-vous. Hier soir, l'arche bleue a été dégonflée. Mais elle n'a surtout pas rendu son dernier souffle !