22 avril 2011 - La Dépêche - PAR CATHY MONTAUT
Alors que le financement du tronçon LGV Tours-Bordeaux était débattu, hier, au conseil général (lire page 20), nous avons demandé aux élus ALTernative-LGV de faire le point sur l'avancée des démarches concernant l'étude demandée pour la LGV Bordeaux-Toulouse et leur position sur la Tours-Bordeaux. Le coprésident B. Faucon-Lambert répond.
Qu'elle est votre position concernant le tronçon Bordeaux-Tours?
Elle est essentiellement financière. C'est à l'Etat de financer, comme il a financé la totalité des lignes, nous considérons que c'est la poursuite de la casse du service public vers la privatisation de la ligne et le transfert de charge. Car c'est avec des fonds publics que se ferait la ligne sur les collectivités territoriales qui paieront la TVA. C'est le point fort du montage. 34 millions d'€ pour le Lot-et-Garonne alors que Paris-Ile-de-France ne finance pas. Depuis les premiers votes, la donne a changé avec la crise financière et le renchérissement de l'énergie. Les mouches sont en train de changer d'ânes.
Et pour Bordeaux-Toulouse?
Notre position est de dire que cette ligne est inutile, quel est l'intérêt de mettre autant d'argent pour gagner dix minutes? Les élus de tous bords, adhérant à ALTernative LGV, se sont organisés et leur nombre ne cesse d'augmenter. Des communes de Gironde nous ont rejoints. Nous en sommes à l'étape de création du comité de pilotage pour l'étude que nous avions demandée. Ce comité sera renforcé par des membres de l'association pour moitié, de deux membres de la Coordination des associations du 47, d'un représentant de Gironde et d'un de Tarn-et-Garonne. Le conseil général a donné son accord. Nous allons demander au président de la région Aquitaine de désigner un élu du département pour faire partie de ce comité.
Où en est l'étude?
L'étude se fera par tranches. Nous avons les financements, je remercie d'ailleurs P. Camani pour la participation du conseil général, les adhésions permettent de boucler le budget. D'ici un mois, c'est l'étude d'un géomètre de terrain qui débutera. On verra où on pourra rouler à 200 km/h pour gagner les 10 mn, sur une partie, on sait que ça peut se faire. Le premier objectif étant d'établir une comparaison coût-avantages entre rénovation et LGV. Le second, c'est d'améliorer le confort des riverains de la ligne actuelle. Au début, personne ne voulait de l'étude, aujourd'hui, on ne nous prend plus pour des fous. A noter également que le contenu du contrat entre RFF et Vinci n'est pas connu. Comment voter sans le connaître? Pour le vote du financement Bordeaux-Toulouse, le vent tournera car on tue le service public pour du privé.