8 août 2016 - Sud Ouest
Le projet ferroviaire fait l’objet d’une guérilla juridique.© PH. P. B.
La déclaration d’utilité publique des lignes nouvelles à grande vitesse Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse est attaquée de toutes parts.
C'est une pluie de recours qui s'est abattue sur le Conseil d'État, ces jours derniers. Tous attaquent la même chose : la Déclaration d'utilité publique (DUP) du GPSO (Grand projet du Sud-Ouest), qui consiste à créer deux lignes ferroviaires à grande vitesse au-delà de Bordeaux, vers Dax et Toulouse.
Dans le lot, figurent des recours sud-girondins, ces projets suscitant de vives oppositions sur notre territoire depuis plusieurs années. Dans le monde agricole, les syndicats viticoles des Graves et des Pessac-Léognan ainsi que six châteaux de l'appellation Sauternes et Barsac ont saisi la plus haute juridiction administrative française. Il en est de même pour le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest qui s'est associé avec la Fédération départementale des chasseurs et la FDSEA de la Gironde pour déposer un recours.
Vendredi, un groupe réunissant des particuliers et une quinzaine d'associations de défense de l'environnement, des collectivités et des élus de Gironde, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne, a dégainé à son tour. L'association LGVEA, dont le siège se trouve à Saint-Médard-d'Eyrans, figure parmi les requérants.
Des « irrégularités » dénoncées
Dans un communiqué, ce groupe précise ses griefs contre la DUP. Il l'estime empreinte « d'irrégularités ». Il relève en ce sens « l'absence d'informations précises sur le mode de financement lors de l'enquête publique et le détournement de procédure du gestionnaire de réseau qui a fractionné les travaux GPSO en trois tranches distinctes au lieu d'un décret unique portant sur le projet en entier ».
Les associations pointent encore « le coût financier d'une opération non maîtrisée par SNCF Réseau, une rentabilité très insuffisante, de nombreuses et importantes nuisances sur l'environnement, les cultures, le vignoble et la qualité de vie des riverains ».
La guérilla juridique ne fait que commencer.