21 juillet 2016 - Le Républicain Lorrain
NdlR- TGV Albret : ...... vous voyez : une LGV n'a que des avantages....
À Lucy, certaines maisons se trouvent à 300 m seulement de la ligne à grande vitesse. Leurs habitants, qui en subissent la pollution sonore depuis sa mise en service, militent pour un mur antibruit à hauteur du village.
Photo: Claire Fiorletta
Jusqu’à 200 camions-jour qui traversaient le village pendant les travaux, cela faisait déjà du bruit. Mais les habitants de Lucy ont subi, en silence. Maintenant qu’il est en service, le TGV Est tout proche continue de se faire entendre jusqu’à 56 fois par jour. Mais les habitants du village sont décidés cette fois à se faire entendre aussi. Des élus d’une part pour obtenir leur appui. Et de la SNCF d’autre part pour obtenir l’installation d’un mur antibruit sur la portion de ligne qui borde le village, à seulement 300 m de certaines maisons.
« On n’a rien contre le TGV, prévient d’emblé e Claire Wodey, la femme du couple à l’origine de la constitution du collectif destiné à piloter la démarche auprès de SNCF-Réseau. Au contraire, on l’emprunte presque chaque semaine. Ce que l’on souhaite, c’est que des tests soient effectués pour que les nuisances sonores soient constatées de manière objective et que des mesures appropriées soient prises. »
Ils en ont déjà opéré quelques-uns de ces tests, à l’aide d’un sonomètre qui circule de jardin en jardin sur la rangée de maisons la plus proche de la ligne ferroviaire. Des pointes à 65 dB, contre 35 en temps normal, ont été enregistrées par l’appareil chez la famille Wodey, lors du passage de certains TGV. « En dehors des vibrations qui annoncent leur arrivée, la plupart des trains font un bruit supportable, mais d’autres donnent vraiment l’impression qu’on tire à boulet de canon sur le village, témoigne la mère de famille. Au point qu’on ne peut parfois plus tenir une conversation. »
Détonations agressives et intempestives
Plus que surprendre, ces détonations agressives et intempestives effraient au point que les habitants les plus gênés pensent ne jamais s’y habituer. « Nous ne sommes pas tous perturbés de la même manière, chacun a son propre seuil de tolérance. » Mais plusieurs familles ont atteint le leur et signé la pétition que Marc fait circuler dans le village. Circule aussi le bruit selon lequel même les vaches, stressées par cette pollution sonore inhabituelle, produiraient moins de lait depuis qu’elles entendent passer les trains.
Le couple ne comprend pas bien que le problème n’ait pas été anticipé alors même que le tracé de la ligne a changé en cours de route et que celle-ci, au lieu d’être confiné entre deux remblais, se retrouve à leur sommet, bien plus exposé aux vents qu’initialement prévu.
La végétation qui devait servir de barrière naturelle au bruit ne suffit pas à l’adoucir et quand bien même, elle n’est présente que 6 mois dans l’année quand les branchages sont fournis. « Alors que d’après nos recherches, un mur antibruit aurait déjà permis de réduire de 8 à 10 dB le volume sonore qui se répercute dans le village ».
« On nous a conseillé de nous regrouper parce que menée à titre personnel, la démarche risquait de ne pas aboutir. » Ils ont déjà le soutien du maire de la localité. Mais les nouvelles obtenues par son biais ne sont pas rassurantes. La SNCF aurait promis de faire des tests dans les cinq années à venir. Les voisins de la LGV veulent bien s’armer de patience, mais pas se contenter de cette réponse.
« On aimerait avoir une date plus précise, cela nous aiderait déjà à retrouver un peu de quiétude », souligne Claire Wodey. À voir dans les semaines à venir si leur action aura autant d’écho dans les oreilles de l’opérateur de transport que le TGV dans celle des habitants.