5 juin 2016 - Le Parisien
Un décret publié au Journal Officiel dimanche déclare "d'utilité publique et urgents" des travaux destinés à créer les lignes ferroviaires à grande vitesseBordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Ce décret déclare "d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation des lignes ferroviaires à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax entre Saint-Médard-d'Eyrans (Gironde), Saint-Jory (Haute-Garonne) et Saint-Vincent-de-Paul (Landes)".
Par conséquent, dans ces zones, les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans maximum. "Le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles", est-il précisé.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, avait annoncé le 26 septembre que le gouvernement avait validé la réalisation de ces deux LGV dans le cadre du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), et ce malgré l'avis négatif, à caractère consultatif, rendu par la commission d'enquête publique.
Il avait saisi le Conseil d'Etat pour avis qui a validé le 25 mai le projet de décret.
Le projet doit mettre Toulouse à un peu plus de 3 heures de Paris en 2022, contre au moins 5h20 aujourd'hui.
Le coût des nouvelles lignes est estimé à 8,3 milliards d'euros, avec des hypothèses de mise en service en 2024 pour Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour Bordeaux-Dax.
Dans un communiqué le Cade, un collectif d'association qui s'oppose à cette ligne, souligne que "alors que les finances publiques sont exsangues, que la France croule sous les déficits, que l'entreprise SNCF affiche un déficit abyssal de 50 milliards d'euros, que la mise en service de la LGV Tours-Bordeaux sera déficitaire pour l'opérateur ferroviaire, l'Etat coupé des réalités économiques, n'écoute plus les citoyens et continue de valider des projets inutiles et ruineux".
Il prévient l'Etat, en agissant ainsi, qu'il "prend la responsabilité d'ouvrir de nouveaux lieux de résistance et de contestation à l'image de celui de Notre Dame des Landes".