30 novembre 2015 | Mobilicites.com par Marc Fressoz ( extrait)
...........Un degré de plus dans le bras de fer
Liséa est-il donc déjà en faillite ? Pas encore. L'information d'une suspension de crédit que le consortium a confirmée sans mal signifie qu'un degré de plus a été franchi dans le bras de fer avec la SNCF et l'État actionnaire, avec comme témoins des élus régionaux et locaux qui penchent du côté du concessionnaire.
Clairement, avec cette dramatisation, il s'agit de faire pression sur la sphère publique pour qu'elle révise ses plans et porte les fréquences à 19 allers-retours. Les banques estiment qu'avec ce seuil, Lisea peut être en mesure de rembourser ses 250 millions d'euros annuelles d'interêts. L'ennui, c'est qu'avec davantage de péages à acquitter, le déficit d'exploitation de la SNCF pour ses TGV allant vers le Sud-Ouest - au minimum 150 millions d'euros - va se creuser davantage.
Clairement, avec cette dramatisation, il s'agit de faire pression sur la sphère publique pour qu'elle révise ses plans et porte les fréquences à 19 allers-retours. Les banques estiment qu'avec ce seuil, Lisea peut être en mesure de rembourser ses 250 millions d'euros annuelles d'interêts. L'ennui, c'est qu'avec davantage de péages à acquitter, le déficit d'exploitation de la SNCF pour ses TGV allant vers le Sud-Ouest - au minimum 150 millions d'euros - va se creuser davantage.
Partenariat perdant-perdant
Pour l'instant, ce partenariat public-privé que les responsables politiques nationaux locaux avaient présenté comme une recette miracle gagnant-gagnant est un modèle perdant-perdant. Si le scénario de la faillite de Lisea se concrétise, d'un côté, le consortium perdra ses fonds propres ; de l'autre, l'État, via SNCF Réseau héritera de la dette levée par Lisea ainsi que d'une ligne dont l'exploitation sera une mauvaise affaire financière.
Pour l'instant, une repétition à petite échelle d'un tel scénario risque de se produire avec la ligne Perpignan-Figueras dont le concessionnaire privé TP Ferro est en redressement judiciaire.
Et pour la suite ? Avec de tels risques de fiasco financier, on voit mal comment au-delà des 4 LGV (Est, SEA, BPL et CNM) en cours d'ouverture, la poursuite du programme à grande vitesse pourrait se poursuivre comme prévu.
Rappelons qu'en dehors du Lyon-Turin régi par un traité international, le gigantesque ensemble Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse est la prochaine LGV inscrite sur la liste du gouvernement. On y trouve aussi Montpellier-Perpignan et la fantaisiste ligne Poitiers-Limoges.
Marc Fressoz