26 novembre 2015 - Sud Ouest
Le consortium bancaire veut faire pression sur la SNCF pour qu'elle augmente le nombre d'allers-retours entre Bordeaux et Paris une fois la ligne mise en service, en 2017
L'information a été révélée par 20 Minutes et confirmée par un journaliste de France TV Info. Les banques créancières de Lisea, le concessionnaire de la ligne pour une durée de 50 ans,bloquent le versement de crédits à la filiale de Vinci pour la poursuite du chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux.
"Les banques de Lisea n'ont pas autorisé le versement des crédits prévus à fin novembre pour payer les travaux de la LGV SEA, en raison des risques qui pèsent sur la pérennité du projet, du fait du nombre de trains annoncé par le secrétaire d'Etat pour 2017 sur cette nouvelle ligne", explique une source proche du dossier à l'agence de presse Reuters.
C'est une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose la SNCF d'un côté à Lisea et les collectivités locales de l'autre, concernant le nombre de liaisons quotidiennes entre Bordeaux et Paris.
16,5 allers-retours par jour, pas assez pour les banques
Le médiateur nommé par la compagnie ferroviaire, Jean Auroux, avait proposé en juin 13 allers-retours directs par jour. Trop peu aux yeux d'Alain Juppé (maire de Bordeaux) et Alain Rousset (président du Conseil régional d'Aquitaine) qui en demandaient respectivement 19 et 17. La direction de Lisea dénonçait, elle, "une desserte dégradée" et redoutait que la ligne ne soit pas rentable.
Fin octobre, le secrétaire d'État aux Transports avait finalement tranché pour 16,5 rotations quotidiennes. Encore trop peu, semble-t-il, au goût du consortium bancaire, composé de 13 établissements, dont cinq français.
La mise en service de la LGV Tours-Bordeaux est prévue fin juillet 2017, mettant Paris à 2H05 de Bordeaux.