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LGV Bordeaux-Toulouse : «Il faut un nouveau plan de financement»
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28 septembre 2015 - La Dépêche

 

gare d estillacPour la LGV, l'arrivée des trains se fera non pas à Agen-Centre mais dans la future gare d'Estillac./Photo Jean-Michel Mazet


Le gouvernement vient de lever les réserves posées par la commission d'enquête publique au printemps dernier. La LGV Bordeaux-Toulouse se fera. Mais à quel prix ? Réponses de Jean Dionis et Pierre Camani.

L'avis négatif de la commission d'enquête publique, au printemps dernier, avait inquiété les décideurs lot-et-garonnais. Il est vrai que la LGV entre Bordeaux et Toulouse ne se limite pas, ici, à une nouvelle infrastructure ferroviaire et à un temps de trajet diminué pour aller vers Toulouse et la Méditerrannée d'un côté, vers Bordeaux et Paris de l'autre. La LGV Bordeaux-Toulouse, en Lot-et-Garonne, c'est un enjeu essentiel pour le développement économique du Grand Agenais. Derrière la LGV et la future gare d'Estillac, se cache le développement de l'Agropole sur les 20 ha dont disposent encore le site et surtout l'avènement du Technopole Agen-Garonne. 46 ha dans un premier temps avec des travaux d'aménagement qui peuvent débuter puisque le projet a reçu un avis favorable «sans réserve» du commissaire enquêteur. Mais au-delà de l'Agenais, l'arrivée de la LGV peut entraîner – si les projets vont au bout — le développement économique du Villeneuvois avec la poursuite de la rénovation de la RN 21, la construction du pont de Camélat et l'aménagement d'un deuxième échangeur autoroutier sur l'A 62.

Dionis : «Le TAG n'est pas LGV-dépendant»
Au fond, tout est lié. Pas pour Jean Dionis qui tempère le propos, «le TAG est cohérent avec la ligne LGV mais il n'est pas dépendant de la LGV. S'il y a une infrastructure essentielle pour le développement du TAG, c'est bien le deuxième échangeur autoroutier». Le président d'Agglo Agen vient d'accueillir avec un sentiment partagé l'annonce du gouvernement. «Dans ce dossier, j'ai appris à réguler mes émotions et à prendre une certaine distance. Je salue quand même une certaine cohérence dans la durée». Mais deux choses ne rassurent pas pour autant le maire d'Agen : «Premièrement, on associe la LGV Bordeaux-Toulouse et la LGV Bordeaux-Dax. On associe une ligne viable et rentable avec un projet qui ne l'est pas». Et puis, surtout «le plan de financement est mort, il faut reconstruire le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse, le plan de financement Etat-collectivités locales ne marche plus. Il faut envisager une autre sortie du côté d'une concession de longue durée avec des entreprises privées». Jean Dionis rappelle quand même : «Je le dis encore comme je l'ai toujours dit, la LGV Bordeaux-Toulouse est une opportunité pour l'agglomération d'Agen, l'agglo est prête à participer à cet effort. Mais pour vraiment croire à un nouvel élan LGV, il faut donc ce nouveau plan de financement».

Camani : «Clair et inflexible sur le financement»
«J'ai toujours été favorable à cette infrastructure qui est importante et nécessaire pour le développement économique de notre région. J'ai toujours été favorable à la ligne Bordeaux-Espagne aussi parce que je suis un ardent défenseur de l'interconnexion des mégapoles». D'accord peut-être, mais la décision du gouvernement n'influe pas sur le sentiment de Pierre Camani, le président du conseil départemental : «On n'a pas pour autant résolu le problème ! On nous parle déjà de l'après mais pas du financement. Donc je reste sceptique, d'accord sur le principe, mais, comment fait-on ? Pas question que les collectivités locales participent au financement. Le Lot-et-Garonne s'est clairement positionné sur le sujet». Et s'agissant d'un projet qui concerne l'Europe, «il serait normal» pour Pierre Camani que cet investissement soit financé par des fonds européens dans le cadre des grands projets». Il le martèle, in fine : «Je suis clair et inflexible, pas question de surendetter le département pour financer cette LGV».

Raymond Girardi : «Il faut sauver le soldat Rousset»
Conseiller départemental, maire d'Argenton et président de la communauté de communes des Coteaux et Landes de Gascogne, Raymond Girardi est contre le tracé de la LGV. «C'est une annonce purement politique et politicienne pour essayer de sauver le soldat Rousset. Alain (Rousset) en a fait son cheval de bataille. Ce ne sont pas des éléments objectifs qui ont été pris en compte. On va jeter 7 milliards pour l'aménagement de cette ligne à grande vitesse et gagner 10 minutes. C'est vraiment scandaleux, on a une commission d'enquête qui avait annoncé que ce n'était pas judicieux, le Sénat également. Le pompon, c'est l'enquête d'utilité publique qui s'est prononcée contre le projet, c'est extrêmement rare. Ça rend la décision d'autant plus irrationnelle. On va mettre en place des recours juridiques».

Charles D'Huyvetter : «J'en ai déchiré ma carte d'électeur»
Animateur de Très Grande Vigilance en Albret (TGV), Charles d'Huyvetter s'oppose depuis le début du projet à la future ligne LGV. «Je suis très déçu par cette décision. Nous avions fait un travail de qualité depuis 6 ans qui a été validé par la commission de la Cour des comptes.

Malgré tous les avis défavorables, le gouvernement a donné son accord.

C'est un scandale et un déni de démocratie. J'en ai déchiré ma carte d'électeur et je n'irai plus voter. 10 milliards pour gagner 10 minutes, c'est ridicule. On va se réunir ce soir pour décider des actions et des recours juridiques à effectuer». l


En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/28/2186227-lgv-bordeaux-toulouse-il-faut-un-nouveau-plan-de-financement.html#JFlav9CO2QOkP008.99

 

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