28 septembre 2015 - Sud ouest
Les anti ont rebaptisé le projet suite à l’annonce du gouvernement : Les Grandes Victimes.
Le gouvernement ne suivra pas l’avis du commissaire enquêteur sur le dossier de la LGV au sud de Bordeaux.
© ARCHIVES XAVIER LEOTY
Le gouvernement va signer le décret d'utilité publique pour les lignes de train à grande vitesse au sud de Bordeaux. De quoi déclencher l'ire des anti-LGV et du Collectif des associations de défense de l'environnement du Pays basque et du sud des Landes (Cade) : « Le gouvernement a tranché. Après l'avis défavorable de l'enquête publique, il déclare quand même le projet de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax d'utilité publique. Le président François Hollande est devenu sourd aux aspirations de la population et a décidé de passer en force, contre l'avis majoritaire des citoyens et des élus de terrain. »
Et le Cade d'énumérer les rapports et études qui vont à l'encontre de cette décision : conclusions des assises du ferroviaire, rapports Mariton, Bianco et Auxiette, recommandations de la commission Mobilité 21, avertissements de la Cour des comptes, des réserves de l'Autorité environnementale et du Commissariat général à l'investissement (CGI).
« Lobbying indécent »
Pour le Cade, une telle décision « va susciter l'indignation que les citoyens ne tarderont pas à manifester ». Pour étayer son propos, le collectif met en exergue les conclusions du commissaire enquêteur qui a émis un avis défavorable il y a quelques mois : « Gain de temps peu probant entre Bordeaux et Dax, infrastructure lourde et coûteuse pour un service non garanti, financement public incertain, rentabilité socio-économique insuffisante, alternatives à la grande vitesse insuffisamment explorées, impacts sur l'environnement insuffisamment pris en compte, réduction des émissions de gaz à effet de serre faible. »
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Malgré ces conclusions, le gouvernement a décidé de ne pas suivre l'avis du commissaire enquêteur. « Rien n'aura eu prise sur ce gouvernement qui cède au lobbying indécent et aux menaces de quelques grands élus et du BTP », conclut le Cade.
Pas encore au Pays basque
La saillie vise à la fois le président de la Région, Alain Rousset, et le président du Conseil départemental des Landes, Henri Emmanuelli. Ce dernier a d'ailleurs réagi, samedi, lors de la Fête de la rose organisée à Soustons (40) : « Cela fait vingt ans que je me bats pour que les Landes ne soient pas le Finistère de la France. C'est un projet de dimension européenne qui va changer le biotope économique de la région, développer l'activité et l'emploi. »
Sur le tracé ouest, seul le tronçon Bordeaux-Dax est concerné, la ligne Dax-Hendaye n'étant pas prise en compte pour le moment. De quoi rassurer les habitants du Pays basque opposés à cette LGV ? Rien n'est moins sûr.
A. D.