24 mai 2010 -Sud-Ouest Par JULIEN PELLICIER
Bravo les chasseurs ! ( NdlR)
Les personnalités présentes à la tribune, samedi, pour le congrès départemental, ont assuré les chasseurs de leur soutien et n'ont pu éluder la question du tracé de la LGV.
Les quelque 600 chasseurs présents dans l'assemblée se sont montrés très attentifs aux discours des personnalités. PHOTO J.P.
C'est la première fois qu'un président de l'ONFCS (1) assistait au congrès départemental de la chasse. Samedi, à Bédouret, Henri Sabarot n'a pas manqué de saluer les « excellents résultats en terme de recrutements » (lire ci-contre) obtenus par la fédération. Il a aussi rappelé que « la chasse est une activité qui doit être particulièrement défendue ».
Pour celui qui est aussi le président de la Fédération départementale des chasseurs de Gironde, particulièrement applaudi par les 600 chasseurs présents dans l'assemblée, « dans beaucoup de zones rurales, la seule structure qui vit encore et anime la commune est la société locale de chasse, quand l'école, la Poste et le bistrot ont fermé leur porte… »
Motion anti-LGV
Pour lui, c'est certain, « les fédérations doivent garder leur pouvoir de lobbyistes ». En inscrivant un sujet supplémentaire à un ordre du jour bien garni, les chasseurs ont prouvé qu'ils avaient bien conscience de leur poids et ont voté à l'unanimité une motion contre la future ligne LGV…
Une jolie fleur que Raymond Girardi, vice-président du Conseil général et fervent défenseur d'une adaptation de la ligne existante, a cueillie au bond : « A l'unanimité ! C'est donc un vote représentatif de l'ensemble du département. On entend souvent dire que les anti-LGV sont égoïstes et se mobilisent juste parce que le fuseau passe près de chez eux. Mais là, il y a aussi des gens de Fumel qui en sont pourtant bien loin… »
Lui succédant au micro, le président de la Chambre d'agriculture, Michel de Lapeyrière, ne s'est pas étendu sur la question, laissant le soin au président du Conseil général d'exprimer un sentiment qui est aussi le sien. Et qui confirme que le sujet sensible de la future LGV divise au sein même de la majorité départementale.
Divisions
« Le débat est ouvert, a rappelé Pierre Camani tout en saluant l'esprit d'ouverture et de dialogue dont font preuve les chasseurs. Nous avons une attitude positive en faveur de la LGV car nous pensons que c'est un projet d'avenir, malgré son coût et les enjeux écologistes qu'il comporte. C'est avant tout un projet de développement du Lot-et-Garonne, une question d'avenir qui doit aller au-delà des contraintes locales. »
Bernard Schmeltz, préfet de Lot-et-Garonne, a déclaré ne pas être « choqué par les oppositions qui naissent » et rappelé que l'enquête publique n'est pas encore lancée. Comme ceux qui l'avaient précédé au mirco, il s'est montré rassurant devant les chasseurs : « La fréquentation importante à cette assemblée générale et le monde qu'il y a à la tribune devraient vous rassurer. En tout cas je peux vous garantir que l'exercice de la chasse n'est pas remis en cause par le gouvernement. D'ailleurs, il ne faut pas opposer chasseurs et défenseurs de l'environnement. » Les craintes qui pesaient notamment sur une interdiction de la chasse dans les zones classées Natura 2000 ont ainsi été levées.
(1) Office national de la chasse et de la faune sauvage.