Paru dans Sud-Ouest le Vendredi 15 Janvier 2010
Auteur : mathilde Curien
MOBILISATION. L'association anti-LGV de l'Albret a organisé, hier soir à Nérac, un débat qui a réuni 500 personnes, dont un grand nombre d'élus du département
L'association Très grande vigilance en Albret avait prévenu qu'il y aurait du beau monde, hier soir à l'Espace d'Albret de Nérac, pour écouter leurs arguments en défaveur de la LGV Bordeaux-Toulouse. Et ils ont tenu parole. « Pro » et « anti » avaient répondu à l'invitation. Dans l'assemblée, on retrouvait Jean Dionis, député-maire d'Agen ; Bernard Faucon-Lambert, président de la communauté de communes du Val d'Albret ; Raymond Girardi, président des Coteaux des Landes de Gascogne ; Nicolas Lacombe, maire de Nérac ; ainsi que de nombreux maires et conseillers généraux, mais aussi beaucoup de riverains inquiets du tapage politique et médiatique autour de cette affaire.
Environ 500 personnes ont pu entendre une bonne nouvelle du président de l'association, Charles d'Huyvetter, en guise d'introduction : les membres du collectif seront reçus mardi par Alain Rousset, président de la région Aquitaine. Preuve que les choses avancent, selon eux. « Alors que nous avons seulement trois mois d'existence, nous nous sommes mobilisés, inquiets devant la tournure que prenaient les choses et nous sommes contents de voir autant de personnes présentes ce soir. »
Le soutien de spécialistes
Ce qui fait mouche à chaque réunion, c'est l'argumentation autoritaire de Très grande vigilance en Albret pour dire non au passage de la ligne. Et notamment en faisant appel à Simon Charbonneau spécialiste en droit de l'environnement ou encore à Roland Legros d'Attac Landes Sud et des Amis de la Terre qui ont présenté un bref exposé sur les nuisances sonores. « 4 000 hectares seront dévastés si l'on laisse faire ce projet », a ainsi martelé Philippe Barbedienne, directeur de la Sapenso, apportant lui aussi, sa pierre à l'édifice.
Même si Jean Dionis avait l'air agacé par certains arguments exposés, d'autres semblaient s'en laisser convaincre. Des élus favorables à la ligne à grande vitesse, « qui n'ont pas manqué de venir en terrain hostile », comme l'a souligné Charles d'Huyvetter, tout en se réjouissant que la condition soit réunie pour engager un vrai débat.
Des discussions à bâtons rompus qui ont pu se poursuivre après l'exposé des faits orchestré par Très grande vigilance en Albret.
Un succès incontestable pour la troisième réunion publique de Très grande vigilance en Albret qui semble se renforcer de jour en jour. Mais l'association reste présente sur le terrain.
D'ores et déjà elle annonce sa présence à la manifestation du 23 janvier à Hendaye et organisera la sienne, le 6 mars prochain à Nérac. Une campagne d'affichage le long du fuseau dévoilé par RFF est également sur les rails. Rien ne semble vouloir les freiner.