10 septembre 2012 - Le Sud-Ouest
Le gouvernement a sorti le carton jaune financier. Mais en absence de veto, RFF avance.
On va reparler de la LGV même si plus personne n'est sûr qu'elle sera réellement réalisée. (photo archives thierry suire)
Oui, on va reparler de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse. Comme si le sujet était tombé en sommeil pendant l'été ! Ce qui n'a pas été le cas. Car tant le ministre du Budget Jérôme Cahuzac que celui des Transports Frédéric Cuvillier ont, au travers de différentes déclarations, sorti le spectre des faiblesses des finances de l'État et la nécessité de faire des choix. Ainsi, la ligne qui traverserait le Lot-et-Garonne pourrait donc être mise de côté… dans l'immédiat.
Pour autant les anti-LGV et le collectif lot-et-garonnais Coordination 47 n'entendent pas se laisser aller à rêver à l'abandon du projet. D'ici la fin du mois, ils vont déposer un recours auprès du tribunal administratif pour demander l'annulation du tracé tel qu'il a été validé par François Fillon en début d'année. Parallèlement, ils ont soulevé la nécessité pour Réseau ferré de France (RFF) de repasser devant la Commission nationale de débat public vu que le délai entre le débat public réalisé en 2005 et l'enquête publique prévue courant 2013 dépasse les cinq années légales.
Une démarche que RFF prépare tout en assurant ne pas être inquiet quant à l'issue « étant donné que ce type de dépassement est courant ».
Une solution de compromis ?
Dans le courant de l'automne, un nouveau comité de pilotage de GPSO est prévu. « Il y sera abordé la question du tracé sur Xaintrailles. Nous avions demandé une requalification de ce secteur protégé qui est en bonne voie d'obtention », souligne-t-on à RFF. Le second point qui a nécessité des études complémentaires est le passage de la ligne, non plus par Boé, mais par un tunnel sous Moirax et une sortie sur Layrac. Une exigence émanant de la Communauté d'agglomération d'Agen mais que RFF conditionnait à la prise en charge par les collectivités des 80 millions d'euros supplémentaires pour financer cet ouvrage. RFF assure qu'une solution « de compromis est à l'étude qui serait acceptable en terme de tracé et en terme de coût ». Enfin, le porteur de projet estime également avoir fait évoluer le tracé pour permettre à Fonroche d'étendre ses murs sur Roquefort, de même pour Boncolac sur Estillac.