4 février 2012 - La Dépêche-par St.B.
Près de 300 personnes étaient au centre culturel du Passage pour y parler ligne à grande vitesse et étude alternative. La responsabilité est rejetée sur les élus qui sont favorables à la LGV.
Si Jean Dionis, le député-maire d'Agen, Pierre Camani le patron du conseil général ou le président de la Région Alain Rousset avaient besoin de vêtements chauds, ils ne doivent pas en manquer depuis jeudi soir. Ces trois élus ont avec d'autres un point commun : ils sont favorables au projet de ligne à grande vitesse (LGV) et sans les citer tout en les citant, les opposants au tout-LGV les ont habillé pour l'hiver en cours, sans oublier de fournir en tenues contre le froid les techniciens de Réseau Ferré de France.
« Une vraie stratégie… »
Climat glacial en ce moment. « la Région n'a pas de tutelle sur les départements » lâche Bernard Faucon-Lambert, de l'association ALTernatives LGV, comme pour dire que Pierre Camani n'a pas à garder le doigt sur la couture du pantalon. Selon Raymond Girardi, lui-même conseiller général, le sentiment global de ses pairs prendrait le chemin d'un refus du financement de la Bordeaux-Toulouse, après avoir voté d'une courte majorité 34 millions d'€ pour le tronçon Tours-Bordeaux »
Devant près de trois cents personnes et deux candidats aux législatives, le socialiste Alain Veyret et l'écologiste Maryse Combres (EELV), des habitants de Moirax, Layrac, Astaffort, Sainte-Colombe en Bruilhois, du Passage-d'Agen (lire ci-contre)… qui attendent « une vraie stratégie » pour mener à bien le bras de fer. « La population doit savoir ce qu'il est prévu de faire pour inverser le sentiment général que le combat est perdu » lâchait une participante, applaudie. »
Saturation ou pas
La semaine passée, RFF a plutôt vivement critiqué la contre-étude de l'association ALTernatives LGV (lire nos précédentes éditions). Et la réponse a été dans le même ton sur les différents arguments développés par Réseau Ferré de France.
« L'un des arguments des responsables de RFF pour justifier de la ligne à grande vitesse était la saturation de la ligne actuelle » rappelait Raymond Girardi, coprésident d'ALTernatives LGV. « Et nous avons entendu RFF dire la semaine dernière que la ligne utilisée aujourd'hui ne l'était pas, saturée ! » Autres arguments, le coût de l'aménagement des lignes existantes (2 milliards) face à la LGV, 7.8 milliards « mais là aussi Réseau Ferré de France se contredit. »
Feu d'artifice à charge contre les promoteurs de la LGV, absents car pas invités. Passées au crible aussi les annonces d'un nombre d'arrêts dans la gare nouvelle d'Agen, à Brax, Roquefort. « On voit déjà que les nouveaux horaires SNCF posent problème. « C'est exactement ce à quoi on aura droit avec la ligne à grande vitesse » martèle Faucon-Lambert. « La population a besoin de transports de proximité, pas de LGV » assure Bernard Péré, élu écologiste au conseil régional.
Décision à venir
Peu de questions concernant le tracé H 226 préconisé par le comité de pilotage LGV en janvier à Bordeaux. Préféré au double franchissement de la Garonne, ce choix touche directement Layrac, Moirax - c'est une option avec tunnel - mais également le Passage-d'Agen. Deux étapes à venir dans les prochains mois : la décision définitive du ministère des Transports sur ce tracé et le lancement de l'enquête publique, l'année prochaine.