Manifestation à Nérac :Un train denfer
MANIFESTATION À NÉRAC. Le Collectif d'associations contre la ligne à grande vitesse se mobilise ce samedi 6 mars
La ligne à grande vitesse (LGV) devient concrète pour les personnes qui habitent dans le fameux fuseau de 1 000 mètres du tracé : les premières opérations de piquetage ont commencé.
La contestation en Lot-et-Garonne, elle aussi, se fait de plus en plus concrète. Après une opération coup - de - poing à Agen il y a une dizaine de jours, samedi, à 10 h 30, le Collectif d'associations contre la LGV (Très grande vigilance en Albret, TGV en Bruilhois et Agenais, et l'Association de sauvegarde des landes et coteaux de Gascogne) appelle à manifester à Nérac.
Le message que les associations veulent faire passer est des plus simples : « Il faut rénover les lignes existantes et non pas en créer de nouvelles. Ni ici ni sur un autre tracé », martèle Charles d'Huyvetter, président de TGV en Albret.
Sur le nombre de manifestants attendus, les responsables du collectif ne veulent pas se prononcer. Seule ambition : « Que le début du cortège arrive au Foirail avant que les derniers aient fini de descendre les allées d'Albret. »
Mais malgré les bruits qui ont couru, le marché ne sera pas traversé. « Il est hors de question de pénaliser les gens qui travaillent », affirme Catherine Aime.
Mamère et Bové
L'idée de cette manifestation est partie d'une parole presque lancée en l'air lors d'une réunion publique en novembre. « J'ai donné rendez-vous à Nérac le week-end avant les élections », se souvient le président. Cette petite phrase a fait boule de neige. Les affiches ont aujourd'hui fleuri à travers tout le département.
La rumeur a même annoncé la venue de personnalités comme Noël Mamère ou José Bové. Mais quels que soient les politiques annoncés, locaux ou d'envergure nationale, ils seront dans la foule, comme tous les autres militants. « Nous serons trop proches des élections. Nous avons décidé de ne pas donner la parole aux élus et politiques », assure Catherine Aime.
Attachés à leurs terres
De plus, pour elle, TGV Albret et les autres associations sont totalement apolitiques. « Nous sommes simplement représentatifs des personnes aujourd'hui impactées par le tracé de cette ligne. »
Des gens qui, comme Catherine Aime, n'auraient pas un jour imaginé devenir militants. Jusqu'à ce que le couperet du tracé s'abatte sur leurs vies. « Chaque kilomètre de la LGV n'est qu'une succession de drames pour des gens attachés à leur terre », s'enflamme celle qui a quitté Paris pour transformer la demeure de famille, sur les hauteurs de Vianne, en un gîte.
« Si encore c'était pour le bien commun, on se ferait une raison », estime pour sa part Charles d'Huy-vetter, installé à Feugarolles depuis plus de trente ans. Mais plus le projet avance, plus l'association se mobilise. Avec en ligne de mire la grande journée de samedi.
Le rendez-vous est fixé à 10 h 30 place du Foirail et non plus à la gare, comme indiqué sur les affiches. Des itinéraires conseillés seront mis en place en direction d'Agen et de Condom pour éviter le centre-ville.
Auteur : Anne Gresser
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