18 mai 2011- Le Sud-Ouest - par Michel Laffargue
Opposés au projet de LGV, les chasseurs entendent être reconnus comme experts des sujets environnementaux
Quel est le rapport entre le projet de création d'une ligne SNCF à grande vitesse et la chasse ? L'éventuelle nouvelle ligne détruirait une partie du territoire, notamment en Landes de Gascogne qui abrite la grande faune.
« Ce projet est désastreux, nous défendons la modernisation de la ligne existante », redit avec force Michel Auroux, président de la Fédération des chasseurs du Lot-et-Garonne qui a, l'an passé, voté à l'unanimité une motion s'élevant contre le projet de LGV. « L'assemblée générale, qui aura lieu samedi à Bédouret, siège de la Fédération sur la commune de Fargues-sur-Ourbise, confirmera cette position s'il en était encore besoin », ajoute Michel Auroux.
Pour la biodiversité
Revenant sur le terrain de la chasse, il se félicite de certaines avancées au niveau national ayant des répercussions locales. Ainsi, les nuisibles sont désormais listés pour le territoire national, même si la belette a été oubliée. « Cette mesure permettra à la chasse d'être défendue globalement au niveau national. Seront évitées des procédures devant les tribunaux administratifs qu'engageaient des opposants. »
« Nous ne venons pas à la chasse uniquement pour chasser. Nous nous investissons à travers des actions en faveur de la nature et de la biodiversité. Les chasseurs participent grandement à la protection, à la sauvegarde et à l'enrichissement de l'environnement. Nous mettons en place des faunes sauvages dans des jachères, nous procédons depuis très longtemps à la plantation de haies favorables au petit gibier », commente le président. Qui ajoute : « Nous n'avions pas l'habitude de dire ce que l'on réalisait, mais nous allons désormais le faire. » La Fédération a ainsi un projet de restauration de mare dans le Duraquois pour remettre en valeur la faune comme la flore.
Centre de ressources
La mise en place d'un schéma départemental de gestion cynégétique se traduisant par exemple par un plan de gestion de perdrix, lièvres ou faisans, participe aussi à cet équilibre du milieu naturel. Ces actions ont valeur d'expertise, tout comme les recherches et travaux divers des techniciens de la Fédération qui possèdent aussi des données sur la durée.
Selon Michel Auroux, la Fédération équivaut à un véritable centre de ressources ouvert, jusqu'à présent, à tous sans contrepartie. Cette situation peut ne pas durer. Une réflexion est entreprise sur la possibilité de faire-valoir cette expertise comme d'autres le font.
Les besoins de financement sont toujours très présents en une époque où les chasseurs sont moins nombreux. Dans un département qui compte 16 256 chasseurs cette saison, la fédération a perdu 363 permis, bien que 168 nouveaux aient été obtenus. Cette baisse intervient malgré toutes les mesures incitatives qui avaient été prises ces deux dernières années, dont le système de parrainage repris au niveau national.
Une réflexion est engagée sur la façon d'attirer et de faire revenir des chasseurs. Permettre aux candidats de passer le permis sur deux jours, comme c'est maintenant le cas, au lieu des trois mois qui étaient parfois nécessaires, est une mesure allant dans le bon sens.
En attendant, les congressistes de samedi reprendront en chœur le nouveau slogan : « Je vis la chasse et je travaille pour la nature. »