14 mai 2011 -Sud-Ouest - par Michel Lafargue
Charles D'Huyvetter face au président du Conseil régional Alain Rousset, ardent défenseur de la LGV, lors de la manifestation du 6 mars 2010 à Nérac. PHOTO ARCHIVES ANNE GRESSER
Le comité de pilotage chargé de suivre l'étude relative à l'amélioration de la ligne SNCF existante portée par un collectif d'élus et cofinancée par le Conseil général a été officialisé, jeudi soir, lors d'une réunion qui s'est déroulée à Fargues-sur-Ourbise. Les associations s'élevant contre le projet de création de la LGV (Ligne à grande vitesse) et militant pour la modernisation des lignes existantes y sont représentées par deux membres au côté notamment des initiateurs du collectif, des élus Raymond Girardi, conseiller général de Bouglon, et Bernard Faucon-Lambert, adjoint aux finances au maire de Nérac et président de la Communauté de communes du Val d'Albret.
Les résultats de l'étude sont espérés à Noël alors que se déroule en ce moment et jusqu'au 31 mai une concertation organisée par Réseau ferré de France (RFF) qui présente son projet dans toutes les mairies.
C'est à cette concertation que les responsables de l'association Très grande vigilance en Albret (TGV) invitent les 600 adhérents à participer. « Ils doivent se positionner en exprimant leur préférence à la solution alternative que nous défendons. Notre cible n'est pas RFF. Cette société ne fait que répondre à une demande de l'État. Elle aurait pu tout aussi bien avoir un bon de commande pour réaliser des travaux de rénovation sur la voie existante », expliquent Charles D'Huyvetter, Jacques Dousset et Catherine Aimé.
« Convaincre les élus »
Le président Charles D'Huyvetter fonde beaucoup d'espoirs sur l'étude : « Nous avons la chance d'avoir un collectif d'élus qui met en place une étude comparative entre le projet de LGV et la modernisation de la ligne existante que nous préconisons. Nous voulons convaincre les élus, même les pro LGV, d'adhérer à cette étude qui doit permettre d'en entreprendre une beaucoup plus importante qui pourrait être commandée par l'État ou RFF. »
Quelqu'en soit le coût, commente-t-il, il ne représenterait qu'une goutte d'eau par rapport au financement de tels projets. C'est pourquoi, il plaide aussi pour que l'étude ne s'arrête pas aux frontières du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne mais puisse concerner la ligne jusqu'à Toulouse. D'où la recherche de nouvelles sources de financement.
Au-delà de ce travail de l'ombre, Très grande vigilance en Albret prépare un programme d'actions plus recentrées sur le territoire et notamment Nérac, « peut-être trop délaissés » ces derniers temps au profit d'engagements à l'extérieur et suite au succès de la manifestation du 6 juin 2010 qui avait rassemblé au moins 3 000 personnes.
« Au bout de six mois d'existence nous avions déjà prouvé notre capacité à mobiliser », expliquent le président et ses amis, assurés qu'ils finiront par convaincre le plus grand nombre à travers le dialogue : « Les gens que nous rencontrons parlent de TGV et le défendent. Lorsqu'on leur explique la réalité du projet de la LGV, désastreux sur le plan environnemental, humain et financier, ils écoutent et adhèrent à notre analyse. »