11 mai 2011 - La Dépêche
Réseau Ferré de France lance officiellement la 3e étape de la consultation du public sur le projet de LGV Grand Sud-Ouest. En attendant, rien n'est réglé pour Tours-Bordeaux !
Et maintenant ? Le feuilleton de la future ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux -Toulouse apparaît interminable et des doutes commencent à peser sur ce projet prévu au mieux à l'horizon 2020.
A priori, tout semble rouler et tenir les délais. Réseau Ferré de France vient d'annoncer officiellement le lancement du troisième temps de consultation du public sur le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Une phase importante puisqu'elle va contribuer à dessiner peu à peu le meilleur tracé possible à l'intérieur des fuseaux de 1 000 mètres qui ont été préalablement définis par RFF (1).
Mais, plus en amont, rien n'est résolu entre Tours et Bordeaux, « la clé qui ouvre tout le reste », pour reprendre l'expression de Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées. Et ce ne sont pas les dernières menaces du préfet Henri-Michel Comet de faire passer le chantier de la LGV au second plan, qui ont fait hâter le pas des élus. Obligés d'intervenir dans le financement de la ligne à grande vitesse dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP), certains se refusent toujours à signer, comme Ségolène Royal en Poitou-Charentes. Sur les 57 collectivités, appelées à verser 1,5 milliard d'euros, dix d'entre elles s'ancrent dans leur refus.
Pourtant, Tours-Bordeaux, ce devait être réglé voilà six mois avec la signature de tous les acteurs, État, collectivités territoriales, RFF. Jusqu'à ce que les délais soient finalement repoussés au 15 avril par la ministre de l'Écologie et des Transports Nathalie Kociusko-Morizet. Mais, à la date du 10 mai, aucune signature n'a encore été apposée au bas du contrat de concession qui lie RFF, le propriétaire du réseau, et le géant Vinci désigné par appel d'offres pour construire et exploiter la ligne.
Début avril encore, le groupe de BTP révisait son prix à la hausse, exigeant de Réseau ferré de France 60 millions de plus…
Bref, la ligne Tours-Bordeaux, et ses corollaires Bordeaux-Toulouse et Toulouse-Espagne, n'en finit plus de nourrir le suspense, illustrant parfaitement les difficultés dans lesquelles risquent de s'enfoncer les projets de TGV prévus dans les prochaines décennies : deux mille kilomètres prévus dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, sans compter les 2 500 km actés depuis. Le principe même des partenariats publics-privés très contestés par les collectivités et la pression des riverains se révéleront de plus en plus difficiles à gérer.