01/03/2011 - La Dépêche - par J.Sch.
Ni oui, ni non. Le Lot-et-Garonne se donne des airs de campagne normande lorsqu'il s'agit de Ligne à grande vitesse. Si le conseil général a voté, en 2009, une résolution de principe actant sa participation au financement de la nouvelle ligne Tours-Bordeaux, il a finalement ajourné la délibération qui devait l'entériner officiellement. C'était en novembre dernier. Depuis, la LGV n'est pas revenue à l'ordre du jour, et n'est pas programmée.
Il faut dire qu'il y a deux ans déjà, le président du conseil général, Pierre Camani (PS) avait voté en faveur de la LGV sur fond de polémique sur la douloureuse question des transferts de charges de l'État vers les départements et de polémique sur les compensations financières jugées trop faibles. Deux ans plus tard, la fronde des collectivités gagnant, le Lot-et-Garonne n'a toujours pas officialisé sa participation. Aux associations de riverains et de citoyens opposés à la construction d'une ligne nouvelle, s'est ajoutée une association d'élus, ALTernatives LGV, emmenée par Raymond Girardi (vice-président du conseil général, apparenté PC) : « Au début, nous n'étions que deux conseillers généraux à nous opposer à la LGV. Depuis, nous devons être 7. » ALTernatives LGV a fait réaliser une expertise par un cabinet indépendant ariégeois qui chiffre à 800 millions d'euros le coût réel de l'aménagement des voies ferrées existantes pour y rouler à 220 km/h, contre 4 milliards d'euros pour la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse. Prochain objectif du front anti-LGV, une étude comparative complète entre aménagement de l'existant et LGV : « Nous bouclons le financement évalué à 75 000 €», confiait hier Raymond Girardi. « Le conseil général verse 30 000 € et fera partie du comité de pilotage de l'étude, avec les élus, les associations de citoyens, l'État et la région Aquitaine. » L'étude en question pourrait être publiée d'ici fin 2011 : « Avant l'enquête d'utilité publique… »