28/02/2011 -La dépêche- par J.-M.D.
Le financement de la liaison Tours-Bordeaux au programme aujourd'hui du Conseil régional./Photo DR
Le Grenelle a eu beau faire de la LGV Sud Europe Atlantique une priorité nationale, les travaux sur le chaînon manquant Tours-Bordeaux ont du mal à se concrétiser. Le tour de table financier qui devait être bouclé fin 2010 n'est toujours pas conclu. Et ce, malgré les promesses de Vinci, concessionnaire désigné pour la 1re fois dans l'histoire d'un TGV pour construire et exploiter cette liaison décidée pour 2 017.
Les tractations entre le major du BTP et ses banques se poursuivent. Dans ce chantier de 7 milliards d'euros, Vinci doit débourser 3 milliards, le reste étant partagée entre Réseau Ferré de France, l'État et les collectivités. Par ailleurs, RFF reste dans l'attente de la convention fixant la participation des 57 collectivités au financement. Intervenant à hauteur de 22 %, jamais celles-ci n'avaient été sollicitées à ce point. La cure d'austérité que s'est fixée le gouvernement rend inévitable ce concours public. Voulant placer « l'État face à ses responsabilités », la présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a refusé de « subventionner » ce projet, proposant à l'État de lui accorder un « prêt » de 95 m€ C'est dans ce contexte incertain que la Région se réunit ce matin en assemblée plénière pour adopter la convention de financement de Tours-Bordeaux, préalable à la concrétisation de la LGV Bordeaux-Toulouse. Midi-Pyrénées intervient pour 19 %, selon la clé de répartition suivante : 102 M€ pour la Région, 68 M pour la Haute-Garonne, 53 M pour le Grand Toulouse. Mais là encore, elles ne payeraient leur écot qu'après confirmation du prolongement de la LGV jusqu'à Toulouse… Mais Europe-Ecologie ne votera par cette convention. Pour ses élus, le financement public -privé de Tours-Bordeaux relève d'une « supercherie ».