13 décembre 2010 -Le Sud-Ouest -Par VÉRONIQUE FOURCADE
LGV : les manifestants réunis à Bayonne ce week-end veulent croire qu'« Ils ne passeront pas »
130 tracteurs ont ouvert la voie, samedi, à des milliers de manifestants venus de toute la région pour dire "non à la LGV"
Foule et tracteurs au départ de la manifestation samedi après-midi à Lauga. PHOTO JEAN-DANIEL CHOPIN
Victor Pachon, le président du Collectif des associations de défense de l'environnement (Cade) qui incarne en Pays basque la lutte contre la LGV, était galvanisé samedi soir, en prenant la parole à l'issue de la manifestation qui venait de sillonner les rues de Bayonne. Faisant fi des chiffres annoncés par la police (5 300 personnes), il retient le « succès de la manifestation qui a réuni 15 500 personnes derrière 130 tracteurs ».
« Nous ne sommes pas quatre pelés dans leur coin, c'est un vrai mouvement citoyen », clamait-il au micro après avoir filé une métaphore très applaudie sur « la buée que nous étions, devenue goutte d'eau, puis ruisseau, rivière, fleuve et vague ». Une vague qui enfle façon tsunami, de Stuttgart au Val de Suze en Italie, et qui ne veut plus des projets inutiles et gaspilleurs.
Les milliers de manifestants ont décliné, chacun à leur façon le slogan « Non à la LVG », en basque bien sûr, « AHT ez ». Les affiches vertes étaient juchées sur les tracteurs, portées en banderoles et orchestrées en chansons.
Car le cortège était en tout cas fort long : tracteurs d'abord, groupe de joaldun, sonneurs de cloches ensuite, puis les représentants des associations anti-LGV rangés derrière une première banderole, et une pléiade d'élus sagement rangés derrière la seconde, écharpe tricolore sur la poitrine. On reconnaissait les maires d'Ustaritz, Saint-Pierre-d'Irube, Urrugne, Saint-Pée-sur-Nivelle pour n'en citer que quelques-uns.
Derrière, le gros des troupes avait été invité à se ranger par commune. Le cortège s'est étiré sur plusieurs kilomètres : les derniers manifestants n'étaient pas partis de Lauga alors que les tracteurs arrivaient devant les CRS en faction devant la sous-préfecture. Le spectacle des camions bleus barrant l'accès a fait tordre le nez aux maires contestataires.
Leur porte-parole, Michel Hiriart, maire de Biriatou et président de la Communauté de communes Sud-Pays basque, a demandé une vraie concertation, avec une participation des élus afin de rendre les résultats « incontestés et incontestables ».
En bon tribun, Victor Pachon a harangué les manifestants, juché sur un camion. « Le modèle TGV n'est plus défendu, même en haut lieu. » L'important, a-t-il expliqué en substance, c'est donc une combativité intacte et une volonté inébranlable de stopper les projets de la LGV. Il a ensuite invité à la dislocation du cortège, non sans avoir conclu du fameux slogan : « Ils ne passeront pas ! »
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Langon http://www.sudouest.fr/2010/12/13/un-millier-d-opposants-se-sont-mobilises-samedi-265991-736.php
Turin ( Italie) http://www.notavtorino.org/ ( 10.000 manifestants)