21/10/2010 -La Dépêche- S.B.
Comme devant la préfecture puis à Fumel samedi, les anti-LGV ont à nouveau déployé leur banderole gonflable devant la gare SNCF hier matin./ Photo DDM, Jean-Michel Mazet.
En rencontrant Alain Rousset lundi, les opposants à la ligne à grande vitesse ont-ils ouvert une brèche ? Claude Semin et Charles d'Huyvetter en ont la certitude. « Par ses mots, par l'intérêt manifeste qu'il a porté à nos arguments », le président du conseil régional aurait donné du crédit à l'antithèse développée depuis dix mois par les associations anti-LGV, désormais réunies sous la bannière d'une coordination départementale (*).
Selon les deux porte-parole, Alain Rousset, s'il reste un défenseur de la ligne à grande vitesse sur le tracé établi en janvier, penche vers une gare LGV à Agen, et non pas rive gauche. « Dans le contrat de plan Etat-région, il est prévu un équilibre dans les connexions entre les territoires. Une gare rive gauche de la Garonne est contraire à ces préconisations », estime Claude Semin, qui persiste à dire que « la mayonnaise prend ».
Réunion ce soir
L'argumentaire des anti-LGV n'a pas changé. Les 8 milliards injectés dans le nouveau tracé sont « une ineptie » face aux 2 milliards nécessaires pour rénover les lignes actuelles. La LGV est « un danger » pour le département.
Depuis la fin de l'été, les opposants rencontrent les élus les uns après les autres. Après Rousset à Bordeaux, c'est du côté de Toulouse qu'ils lorgnent puisqu'ils souhaitent rencontrer le président de Midi-Pyrénées Martin Malvy. Les demandes sont à ce jour restées vaines. En revanche, une nouvelle rencontre est prévue avec Pierre Camani début novembre. Au calendrier toujours, mais très proche, la coordination 47 organise ce soir (20 h 30, fac du Pin à Agen) une réunion d'information avec l'association « La Mirande ». Son président Michel Couderc s'est engagé pour le maintien de la gare LGV dans le centre-ville. « Quelle idée d'aller installer la gare à la campagne alors qu'elle est déjà en ville ! Il est satisfaisant de constater que les élus montent au créneau ». « La Mirande » veut aussi défendre le patrimoine, et dresse l'inventaire des communes traversées par le tracé à Bruch, Xaintrailles, Casteljaloux, Montgaillard…
(*)Confirmation hier de l'entourage d'Alain Rousset concernant la gare LGV. « La région a rappelé qu'elle ne souhaite pas assumer seule le coût de raccordement avec la gare centre », précise-t-on.