24 mai 2024 -Sud Ouest
En juin dernier, Bruxelles a classé la LGV Bordeaux/Toulouse/Dax parmi les projets éligibles au financement européen.© Crédit photo : Archives Philippe Lopez/AFP
Bruxelles doit financer la ligne à grande vitesse Bordeaux/Toulouse/Dax à hauteur de 20 %. Autant dire que la Commission européenne fait l’objet de toutes les attentions des partisans et des opposants du projet
Les amateurs de force basque connaissent l’épreuve de« soka tira »,soit en français le tir à la corde. Dans le dossier de la ligne à grande vitesse allant de Bordeaux vers Toulouse et Dax, partisans et opposants ne ménagent aucun effort pour attirer la Commission européenne dans leur camp. Avec 20 % du financement d’un projet aujourd’hui évalué à 14 milliards d’euros, c’est en effet Bruxelles qui détient le droit de vie ou de mort de ce chantier ferroviaire exceptionnel.
L’État, financeur à hauteur de 40 %,a prévenu qu’il ne se substituerait pas à une éventuelle défaillance européenne, et on imagine mal les collectivités locales, sollicitées elles aussi à 40 % et en proie à des restrictions budgétaires, prendre en charge une telle somme. Autant dire que Bruxelles fait l’objet de toutes les attentions… ainsi que Dax.
Encore un peu flou
Le tronçon entre Bordeaux et Toulouse n’intéresse pas l’Europe, puisqu’il reste une desserte nationale. En revanche, la tranche Bordeaux-Dax doit se poursuivre vers l’Espagne et s’intégrer dans le RTE (le réseau transeuropéen de transport). Mais la desserte de Dax n’a pas encore de calendrier précis.Certains partisans de la LGVcachent mal leur nervosité en assurant que Bruxelles ne distribuera sa part que si le chantier vers Dax démarre en même temps que vers Toulouse et en rappelant que les rails ibériques seront prêts bien avant leurs homologues tricolores.
Ce flou entretient l’espoir chez les anti-LGV, même si la Commission européenne a annoncé en juin dernier avoir sélectionné 107 projets d’infrastructures de transport qui se partageront une enveloppe de 6 milliards d’euros au titre du MIE (Mécanisme pour l’interconnexion en Europe), indépendamment des fonds européens distribués par les Régions. Y figure le GPSO (Grand Projet du Sud-Ouest), certes à portion congrue puisqu’il ne s’agit que de 59,7 millions d’euros alloués à des études sur la nouvelle ligne et pour le début du chantier des AFSB (Aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux). Mais, pour le moment, la corde va plutôt côté LGV.