25 juillet 2023 -Sud Ouest
Le lien entre les associations des différents départements se renforce sur le terrain.© Crédit photo : Jérôme Jamet
Muscler son jeu. La formule popularisée en son temps par Aimé Jacquet, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de foot de 1998, correspond aux nouvelles intentions du collectif Stop LGV 47. Et s’il n’est pas question de recours à la force, les responsables de cette coalition d’opposants entendent mener « des actions coup de poing ».
Pascal Roques, arboriculteur à Montesquieu, le revendique. Son exploitation serait rayée de la carte par la LGV qui, en faisant gagner des minutes aux uns, lui ferait perdre plusieurs générations de travail. « Cela fait quinze ans que je me bats, avec tous les autres. Mais le constat à faire est que nous ne sommes pas écoutés. On croyait l’affaire réglée, mais le Premier ministre Jean Castex a relancé ce projet inutile et ruineux. Alors maintenant, j’ai une détermination qui va sur la colère. »
Cause nationale
L’agriculteur trouve quelques raisons de s’apaiser dans cette nouvelle définition de la lutte. « En Gironde, Landes et Pays basque, on voit que de nombreux jeunes s’associent au mouvement. » Et d’ailleurs, Florent Prévot, porte-parole collectif Stop LGV 47, verrait d’un bon œil l’opposition au GPSO devenir une cause nationale. « C’est l’idée qui nous guide lorsqu’on prend part à des festivals et des manifestations, comme c’est le cas cet été et à la rentrée. De même qu’il convient de rappeler à chacun que rien n’est cuit. »
Le message sera diffusé lors d’actions organisées à partir de septembre sur tous les villages impactés par le tracé et ceux qui y travaillent, notamment les agriculteurs. « Une trentaine d’exploitations actives sera touchée par le GPSO des Landes au Tarn-et-Garonne », appuie Pascal Roques, quand Marie Arnaud, de Greenpeace France, n’hésite pas à évoquer « un déni scientifique et démocratique et 5400 hectares de forêts détruits avec ce projet. »
Si sur tous les terrains, les liens entre les assos d’opposants se renforcent, la cause semble toujours manquer de figures politiques pour l’incarner. « On a sollicité l’association d’élus départementale, nous n’avons pas eu de retour », observe Florent Prévot.