12 mai 2023 - Le Républicain
À Saint-Médard-d'Eyrans, le maire Christian Tamarelle veut bloquer les travaux jusqu'à l'intervention d'experts indépendants pour faire le point sur le projet LGV Bordeaux-Toulouse. ©Margot Delpech/Le Républicain
Accrochés aux fenêtres de la mairie de Saint-Médard-d’Eyrans, les panneaux annoncent la couleur : « Non à la LGV, non aux AFSB. » À l’heure où les premiers repérages pour installer les aménagements ferroviaires (AFSB) de la LGV Bordeaux-Toulouse ont démarré, le maire de Saint-Médard-d’Eyrans Christian Tamarelle n’a pas dit son dernier mot. « Les aménagements ferroviaires, c’est le cheval de Troie de la LGV, prévient-il. Si les aménagements ne se font pas, il n’y aura pas de LGV. «
« Le domaine public est de ma responsabilité donc je vais bloquer les travaux «
Christian Tamarelle, le maire de Saint-Médard-D’Eyrans
Objectif aujourd’hui : interdire les travaux sur le domaine et les bâtiments communaux.
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Et pour cause : Saint-Médard-D’Eyrans devrait être complètement défiguré par l’arrivée de cette nouvelle ligne. De jour comme de nuit, la commune vivra au rythme des déviations, des travaux, des vibrations, du bruit constant… Qui plus est, une zone Natura 2000 devrait mêmeaccueillir la construction d’un viaduc haut de 14 mètres, tenu par 9 piliers en béton. Rien que ça. Si les travaux démarrent demain, la Ville deviendra alors un véritable chantier pendant huit ans. Soit jusqu’en 2032, date à laquelle la LGV doit être lancée.
Un courrier pour freiner le projet
Mais comment freiner la machine ? Le maire a sa petite idée. Fermement opposé au projet, il exige le passage d’experts indépendants, nommés et payés par la SNCF, pour effectuer un état des lieux sur tous les espaces utilisés par la société de voyage. Cette démarche administrative est donc une lueur d’espoir, et pourrait bien faire gagner un temps précieux aux élus et collectifs opposés à cette LGV.
Nous allons écrire un courrier, rédigé par le maire de La Brède et avocat, Michel Dufranc, explique Christian Tamarelle. Lui connaît très bien les rouages d’un tel dossier. Le courrier devrait être cosigné par les élus de la Cdc Montesquieu pendant le conseil communautaire de ce jeudi. Puis, nous l’enverrons au préfet. » L’intention derrière ce blocage : remettre le projet à plus tard, en espérant qu’il ne soit pas soutenu par le prochain gouvernement en 2027.
Bloquer les travaux à Saint-Médard
Pour l’heure, l’élu a la ferme intention de bloquer les autorisations pour démarrer ledit chantier : » Le domaine public est de ma responsabilité donc je vais bloquer les travaux tant que je n’aurais pas ces expertises sur mon bureau. Moi, je ne délivrerai aucune autorisation. Et j’interdis qui que ce soit de toucher à quoi que ce soit. «
Car déjà des premiers dégâts sont visibles en ville, les repérages ont laissé des traces… » Ils sont venus, ils ont déjà saccagé des trottoirs et une partie de la pelouse. On a même dû refaire une partie bétonnée à nos frais « , poursuit l’édile.
Revoir la copie
Autre problème, les installations prévues par le GPSO à St-Médard ne sont plus à jour. Exemple avec le parking de 50 places prévu à la gare. Clairement, face au trafic actuel, il en faudrait quatre fois plus. Idem pour les protections phoniques inadaptées. Bref, il faudrait revoir la copie. » Sur ces questions-là, le préfet Etienne Guyot a écouté. Même s’il nous a clairement dit qu’il conduirait ce projet jusqu’au bout », cède le Saint-Médardais, déterminé à poursuivre ce bras de fer.