23 février 2023 - Sud Ouest
Thomas Brail le dimanche 19 février sur les bords du Ciron, dans le Sud-Gironde, avec les manifestants anti-LGV.© Crédit photo : Arnaud Dejeans
Grimpeur-arboriste, fondateur du Groupement national de surveillance des arbres (GNSA), auteur du livre « L’Homme qui sauvait les arbres », Thomas Brail avait défrayé la chronique en 2019, accroché dans un arbre pendant vingt-huit jours devant le ministère de la Transition écologique, pour dénoncer la coupe de platanes dans le Gers. En 2022, il avait poursuivi une grève de la faim en haut d’un platane du Champs-de-Mars, à Paris, menacé par l’aménagement du site de la tour Eiffel. Habitué des coups d’éclat, il vient de trouver un nouveau terrain de lutte : le chantier de la LGV Bordeaux-Dax, qui doit traverser le massif landais. Thomas Brail était le week-end dernier en Sud-Gironde, pour une marche avec les anti-LGV le long du Ciron.
Coupe rase dénoncée
« Ce projet est une terre de combat, je vais les aider », confirme le Tarnais Thomas Brail. Mais il n’entend pas limiter ses interventions au seul projet de LGV. En témoigne une vidéo postée sur la page Facebook du GNSA, sans rapport avec la LGV, où il dénonce vivement la coupe rase d’une parcelle de forêt à Pompéjac, au sud-ouest de Bazas, sur laquelle il est tombé en se rendant au Ciron.
« Ce qui a été coupé est principalement du chêne, de très gros arbres, on a bousillé une belle forêt, s’emporte-t-il. La parcelle sera sûrement replantée en pin des Landes, on favorise la monoculture alors qu’il faudrait faire le contraire ! » Selon Jacques Pons, porte parole du collectif Forêt vivante qui avait invité Thomas Brail le long du Ciron, « cette parcelle qui a été déboisée est une vieille forêt déjà présente en 1800, avec plusieurs espèces de feuillus, ce n’était pas du pin maritime. Elle faisait parfois l’objet de coupes raisonnées, mais il n’y avait jamais eu de coupe rase comme ça. »
Jacques Pons et Thomas Brail ne contestent pas la nécessité de pratiquer des coupes, surtout si elles ont lieu dans le cadre d’un plan de gestion qui les prévoit. Le remplacement d’une forêt ancienne et variée par la monoculture du pin des Landes, en revanche, relève selon eux d’une lourde erreur.