2 décembre 2022 - Je Journal Toulousain
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TGV en Albret : Extrait de l'article:
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Ces grands projets d’inutilité publiques
Pour ces trois années décisives, voilà ce que les élus en place nous ont concocté :
- L’État veut construire une autoroute Castres-Toulouse payante pour une fraction de 5 640 véhicules par jour ! Tous les marqueurs vont à l’encontre d’un projet tel que cette autoroute A69 : inutile, imposée, injuste, d’un autre temps. Pourquoi ne pas regarder la vérité en face ?
- Le Conseil départemental de la Haute-Garonne et Toulouse Métropole veulent construire un réseau routier de contournement à l’ouest de Toulouse (BUCSM et BUO) : 24 kilomètres de nouvelles routes, 52 hectares d’espaces naturels et agricoles artificialisés, pour un total de 276 millions d’euros.
- Toulouse Métropole porte un projet de nouvel échangeur tout voiture à 80 millions d’euros sur la rocade Est de Toulouse, la Jonction Est, au milieu d’une zone verte à fort intérêt écologique, et cela pour desservir une clinique privée au détriment de la qualité de vie des habitants.
- Toulouse Métropole souhaite construire la Tour Occitanie, projet phare du réaménagement du quartier de la gare de Toulouse-Matabiau, qui devrait culminer à 150 mètres et héberger des bureaux, un hôtel, des commerces, des restaurants et des appartements haut de gamme. Il s’agit d’un projet antisocial, dont les classes populaires seront exclues. Un prélude à l’embourgeoisement du quartier.
- Dans l’Aude, un projet immobilier et de golf Lacoste sur 220 hectares de terres agricoles et naturelles avec 120 villas et maisons, 168 appartements, un hôtel de 80 chambres, un héliport… Capacité d’accueil de plus de 1 000 habitants, le tout en zone de montagne dans un village de 450 habitants ! L’augmentation du trafic aérien serait inéluctable.
- La Région Occitanie et l’État veulent agrandir le port industriel de Port-la-Nouvelle pour accueillir des navires plus grands, sans qu’un projet économique ne le justifie, si ce n’est importer toujours plus de pétrole, d’engrais chimiques, de bois d’Amazonie, et exporter des blés que nous ne produisons pas. Le projet fait peser un grave danger sur la biodiversité du complexe lagunaire Bages-Sigean, et détruit des centaines d’hectares de fonds marins. Ce sont également des milliers de tonnes par kilomètre de cailloux qui sont transportés quotidiennement depuis le Tarn jusqu’à la Méditerranée. Ce projet voit l’abandon d’une gestion publique au profit d’une société d’économie mixte à dominante privée.
- Entre Puylaurens (Tarn) et Castelnaudary (Aude), un projet d’axe rapide assorti de deux déviations : Blan (Tarn) et Revel (Haute-Garonne). Soit l’accaparement de quelques centaines d’hectares de terres fertiles, de refuges de biodiversité, des parcelles fracturées, les paysages et le cadre de vie bouleversés.
- Un projet de contournement par l’Ouest de la ville de Nîmes est récemment ressorti des cartons. Un vieux Contrat de plan État-Région d’une 2×2 voies de 12 kilomètres qui détruira la garrigue du village voisin, Caveirac. 230 millions d’euros pour saccager 140 hectares d’espaces boisés sans résoudre les problèmes d’embouteillages à l’entrée de la ville ! Un “pognon de dingue” pour appauvrir la biodiversité !
- À Montpellier, le département de l’Hérault entend dépenser près de 100 millions d’euros pour éventrer 80 hectares de garrigues et de terres agricoles pour tracer au Nord de la ville de Montpellier un périphérique, le LIEN. À l’Ouest, l’État et la Métropole promeuvent une nouvelle liaison autoroutière surdimensionnée, le COM (contournement Ouest de Montpellier), sur 6 kilomètres, au coût d’au moins 275 millions d’euros, avec jusqu’à 10 voies en parallèle, détruisant au passage 24 hectares de très bonnes terres agricoles et 6 hectares de bois classés (pétition). Quid du trafic induit de poids lourds qui vont se déverser en masse sur ce nouvel itinéraire autoroutier plus court et moins cher ? De quoi étendre ainsi et toujours plus une métropole hypertrophiée, de quoi grossir indéfiniment les trafics routiers périurbains de même que le transit de transport routier et de tourisme.
- Dans les Pyrénées-Orientales, la Mairie de Codalet souhaite construire un lotissement à la sortie du village, sur 8 600 m² de terres agricoles. Les habitants s’opposent à ce bétonnage et estiment que la population locale n’a pas été informée. Ils aimeraient plutôt que le centre urbain soit rénové.
- Dans les Pyrénées-Orientales, les organisations écologistes font face à de multiples projets issus d’un autre temps. À Argelès-sur-Mer, le maire Antoine Passa veut agrandir le port au mépris de zones humides et donne son feu vers à la construction de centaines de villas sur des zones boisées. A Céret, des espaces naturels encore préservés sont menacés par un projet de pont et de contournement soutenu, quoiqu’il en coûte, par le Conseil départemental. À Canet-en-Roussillon, des habitants découvrent qu’une zone arborée de 6 000 m² sera détruite pour y construire des immeubles. L’agglomération de Perpignan est défigurée par des routes et déviations de plus en plus nombreuses. Un entrepôt Amazon vient d’être inauguré dans la plaine du Roussillon et d’autres pourraient s’y implanter encore. Partout autour des villes et villages catalans, lotissements et zones commerciales grignotent les terres agricoles pour le seul profit des promoteurs immobiliers et des propriétaires, sans qu’aucune réflexion sur la qualité environnementale, la ressource en eau et l’intérêt commun ne soit menée.
- En Ariège, un collectif s’oppose à la construction de l’écodomaine Coucoo sur le lac de Montbel. Les promoteurs ont promis d’investir 3 millions d’euros et de créer 14 emplois. Les opposants dénoncent une absence totale de concertation avec les habitants et plaident pour un libre accès à cet espace naturel. Ils craignent que les infrastructures nécessaires à l’hôtel (accès routier, assainissement, piscines) et la présence humaine permanente ne perturbent le fragile écosystème du lac. Ils réclament la prise en compte des avertissements de la mission régionale d’autorité environnementale concernant les dommages que pourraient causer les aménagements.
- Toujours en Ariège, pour un coût de 11 à 13 millions d’euros, le détournement de la rivière Touyre pour alimenter le barrage de Montbel qui a pourtant toujours rempli son contrat pour servir l’irrigation des plaines d’Ariège, du Lauraguais et de l’Hers mort : sur 32 années, fin juin, après avoir servi à remplir le lac de la Ganguise, il est toujours resté plus de 41 millions de m3 pour la branche Hers Ariège malgré des turbinages en période de remplissage et le soutien d’étiage de la Garonne a été assuré.
- La LGV Bordeaux Toulouse/Dax ou GPSO est un des plus gros projets de bétonnage d’Europe. 6 000 hectares de forêt, de champs et de zones NATURA 2000 (Ciron, Gat Mort…) détruites. C’est aussi 4,5 millions de tonnes de CO2 équivalent, rien que pour le chantier. Un impact carbone qui ne sera pas amorti avant 2060 soit bien trop tard pour limiter le réchauffement climatique. Et c’est aussi une gabegie financière sans limite. 14 milliards d’euros annoncés qui se finiront en 25 ou 30 milliards. Le collectif NINA ainsi que les autres associations se battent contre ce projet mortifère et ne lâcheront rien.