2 octobre 2022 - Sud Ouest
Lors de la manifestation du 1er octobre à Langon, les manifestants affichaient de nombreuses banderoles : « NON aux lignes nouvelles LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne. »© Crédit photo : Jean-Maurice Chacun / « Sud ouest »
À l’heure où le gouvernement demande aux Français de baisser le chauffage, peut-on envisager de faire rouler des trains à 300 km/h sur de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse ? La réponse des 500 manifestants qui ont défilé dans les rues de Langon contre les LGV au sud de Bordeaux (vers Toulouse et Dax), ce samedi 1er octobre, est claire : c’est non. « Ce projet n’a plus aucun frein, il va dérailler », s’inquiète le maire de Ruffiac (47), venu en voisin pour rejoindre la sous-préfecture du Sud-Gironde.
Le maire de Sauviac, Michel Aimé, a donné le coup d’envoi de la manifestation samedi 1er octobre au matin devant la gare de Langon.
La maire de Bernos-Beaulac, Jacqueline Lartigue-Renouil (de dos), a lu une lettre de Pierre Hurmic, devant la sous-préfecture de Langon.
Une centaine d’écharpes tricolores ouvrait le cortège ce samedi matin : les membres du Collectif des élus du Sud-Gironde et de Montesquieu, affectés par le tracé de la LGV, d’autres maires solidaires de Gironde et du Lot-et-Garonne, des parlementaires. Parmi ces derniers : quatre des six sénateurs girondins (les socialistes Laurence Harribey, Hervé Gillé, la Verte Monique de Marco et la LR Florence Lassarade), mais aussi les députés Modem Sophie Mette, l’Insoumis Loïc Prud’homme et l’écologiste Nicolas Thierry. De nombreux maires, conseillers départementaux et régionaux ont également répondu à l’appel.
« Gaspillage énergétique »
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, n’a pas pu se déplacer à Langon. Mais sa lettre a été lue à la fin du rassemblement, devant la sous-préfecture : « Le projet de LGV est une insulte écologique, un aveuglement coupable. » Le premier magistrat de Bordeaux a annoncé plusieurs rendez-vous dans les prochaines semaines, notamment avec le PDG de la SNCF. Il a demandé une audience à la Première ministre Élisabeth Borne.
Les associations anti-LGV ont nourri le cortège des manifestants en égrainant leurs arguments.
Les banderoles anti-LGV ont fleuri au bord de la route, mais aussi sur les masques et visages des opposants.
Les écharpes tricolores n’étaient pas les seules à fendre le crachin langonnais. Les associations anti-LGV de tout le Sud-Ouest se sont mobilisées pour dénoncer « un projet climaticide » : Amis du Barthos, LEA, LGVEA, TGV en Albret, Sauvegarde des Landes et Coteaux de Gascogne, Cade, Nina, etc. Le président de la Sepanso, Philippe Barbedienne, a insisté sur le « gaspillage énergétique » du projet : « Un TGV lancé à 300 km/h consomme trois fois plus qu’un train normal. » Tous les arguments anti-GPSO (grand projet du Sud-Ouest) ont été égrainés : allongement des distances, absence de gain de temps, coût pharaonique (au moins 14 milliards d’euros), saignée dans la pinède, poids sur la fiscalité des collectivités et des ménages, etc.
Les opposants sont venus de Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne mais aussi du Pays basque.
Le nom d’Alain Rousset hué
« Il y a encore de nombreux sillons disponibles sur les lignes actuelles pour développer le fret ferroviaire », affirme le député LFI Loïc Prud’homme, en qualifiant le président de la région Nouvelle-Aquitaine de « mégalomane ». Les noms d’Alain Rousset et de son homologue d’Occitanie, Carole Delga, ont été hués. La manifestation pacifique s’est terminée avec une dizaine de prises de parole. Des branches mortes ont été déposées symboliquement devant la sous-préfecture pour dénoncer un « saccage écologique » à venir. Une délégation d’élus a été reçue en début de matinée par le sous-préfet de Langon Vincent Ferrier.
Des branches mortes ont été déposées symboliquement devant la sous-préfecture pour dénoncer le « saccage écologique » à venir.