29 septembre 2022 - Le Républicain
Une manifestation contre la ligne à grande vitesse (LGV) devant relier Toulouse à Bordeaux est prévue à Langon (Gironde), ce samedi 1er octobre 2022. ( à partir de 10h devant la gare)
Jean-Marc Pelletant, Vincent Dedieu, Jacqueline Lartigue, Christian Tamarelle et Nathalie Duluc, maires de Landiras, Origne, Bernos-Beaulac, Saint-Médard-d’Eyrans et Balizac font partie du collectif d’élus locaux opposés à la LGV. (©Le Républicain)
Leur combat n’est pas terminé. Les opposants à la ligne à grande vitesse (LGV), devant notamment relier Bordeaux à Toulouse, ont continué de fourbir leurs armes durant l’été. Pas question, pour eux, de laisser tomber. Et cela même si le dossier est plus que jamais sur les rails.
Pour rappel, le 14 mars dernier, Jean Castex, alors Premier ministre, s’était déplacé dans la Ville rose afin de signer le plan de financement du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO).
En Sud-Gironde, de nombreuses voix continuent de s’élever contre ce que beaucoup qualifient de « projet mortifère qui créerait une balafre de 327 km ».
« Notre cortège ira jusqu’à la sous- préfecture »
Réunis au sein d’un collectif d’une quarantaine de membres, baptisé « Collectif des élus des territoires sud-girondins, de Montesquieu et solidaires », les édiles locaux opposés à la LGV préparent une nouvelle action.
Elle doit avoir lieu ce samedi 1er octobre, dans la matinée. Où ? Eh bien à Langon (Gironde). « Le rassemblement est prévu à 10h, devant la gare, annonce Jacqueline Lartigue, maire de Bernos-Beaulac. Notre cortège ira jusqu’à la sous-préfecture. » Le symbole est fort. A travers cette marche et cette arrivée devant la sous-préfecture, c’est l’Etat que les manifestants veulent interpeller.
Et les élus locaux devraient être rejoints par des citoyens, mais également d’autres associations ou collectifs. Citons, par exemple, les Amis du Barthos, qui tirent à boulets rouges sur le projet porté par les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
La construction des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, dont la seule finalité est de faire rouler les TGV deux fois plus vite avec un énorme gaspillage d’énergie électrique, se ferait au détriment de dépenses plus utiles et en sacrifiant 4.800 hectares de forêt, terres agricoles, espaces naturels, zones humides, sites Natura 2000, etc. Avec la LGV vers Dax, un voyageur allant de Bordeaux à Dax ferait 30 km de plus qu’aujourd’hui, tout en dépensant 4 fois plus d’électricité par kilomètre à 320km/h sur la LGV, qu’à 160 km/h sur la ligne actuelle. Avec la LGV Bordeaux-Toulouse, un voyageur allant de Paris à Toulouse ferait 150 km de plus en passant par Bordeaux qu’en prenant la ligne historique POLT par Orléans et Limoges tout en consommant énormément plus… C’était peut-être envisageable il y a 25 ans mais ceci n’est plus acceptable en 2022 !
Les Amis du Barthos
Associations locales et collectifs mobilisés
Cette action aura-t-elle une influence sur le projet ? Nul ne le sait. En revanche, force est de constater que les opposants multiplient les opérations. C’était encore le cas lundi 26 septembre, en gare de Saint-Médard-d’Eyrans où l’association LGVEA avait organisé, conjointement avec le collectif LGV NINA, un « comité d’accueil pour SNCF Réseau ».
Lundi 26 septembre, l’association LGVEA et le collectif NINA se sont réunis à Saint-Médard-d’Eyrans, au sud de Bordeaux (Gironde).
Cette entité avait convié les habitants impactés, pour leur expliquer le cheminement des procédures d’expropriations. Une trentaine de militants, dont des élus locaux de Saint-Médard-d’Eyrans, Saint-Selve et Cadaujac, étaient présents. « Les associations et collectifs sont plus que jamais déterminés dans leurs actions contre ce projet mortifère », fait valoir LGVEA.
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Ce qu’il faut noter, c’est qu’une autre manifestation est prévue, dans le courant du mois d’octobre. Elle doit avoir lieu à Saint-Macaire, au pied des remparts.
Un courrier envoyé à l’Europe
Si les actions « sur le terrain » vont s’enchaîner à vitesse grand V dans les prochains mois, une autre bataille est également engagée. Elle est plus discrète, car administrative. On se rappelle qu’en avril dernier, deux semaines seulement après la signature du plan de financement du GPSO par Jean Castex, 81 élus de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie avaient déposé ensemble un recours au tribunal administratif de Toulouse.
Prochaine étape ? Un courrier, cette fois envoyé par le collectif d’élus, à la commission européenne concernant le financement du GPSO. Il en a d’ailleurs grandement été question lors d’une réunion organisée à Balizac, mardi 13 septembre. On l’aura compris…
Aujourd’hui, plus que jamais, les opposants ne veulent pas abandonner leur lutte. Et ils comptent bien mettre toutes les chances de leur côté pour faire capoter le projet. Reste à savoir si cela paiera ou non…