5 décembre 2021 - Sud ouest
Difficile de trouver des partisans de la grande vitesse dans le village de Bernos-Beaulac, en Sud-Gironde.© Crédit photo : Archives Laurent Theillet
Il y a quelques jours, les élus du Bazadais ont signé une motion contre le projet de ligne à grande vitesse. Une position symbolique qui résume l’état d’esprit du territoire. « Nous sommes totalement opposés à ce projet nuisible, dont l’utilité est plus que contestable et dont l’équilibre financier ne sera jamais atteint », ont voté les élus de la Communauté de communes du Bazadais.
Parmi les signataires : la maire de Bernos-Beaulac, Jacqueline Lartigue-Renouil. « Une vingtaine de maisons de la commune sont situées à proximité immédiate du tracé de la LGV. Les propriétaires subiront de plein fouet les nuisances. Qui se soucient d’eux ? » L’ancienne gare de Bernos-Beaulac est située à une heure de celle de Bordeaux, en voiture.
Depuis les dernières annonces du premier ministre et l’échec des derniers recours des anti-LGV, le village de Bernos-Beaulac se prépare au pire. Au lieu-dit Pinguet, à moins d’un kilomètre du tracé, le néo-Beaulacais Antoine déchante : « Nous avons acheté notre maison pendant le confinement pour quitter la métropole bordelaise et vivre en pleine nature. Nous savions qu’un projet de LGV était dans les tuyaux. Mais nous pensions réellement que ce projet ne verrait jamais le jour. »
« Le paroxysme du mépris »
L’association anti-LGV locale Seve a été mise en sommeil. Comme d’autres, son président Pierre Duporté pensait que le dossier LGV avait déraillé. Erreur. « Je ne vois pas ce que nous pourrions faire aujourd’hui pour empêcher cette ligne de traverser notre village. Faut-il continuer à faire de l’agitation ou doit-on se battre pour limiter les dégâts ? » Le médecin du village a encore un espoir : l’élection présidentielle. « Emmanuel est désormais favorable à la LGV. Donc je ne voterai pas pour lui. »
La maire de Bernos-Beaulac alerte sur les dommages collatéraux de la LGV sur les plans social, environnemental et immobilier. « Le pire dans cette histoire, c’est que nous devrons payer une taxe (taxe spéciale d’équipement) pour financer cette ligne. C’est le paroxysme du mépris », conclut-elle.