9 septembre 2010 - Le Sud-Ouest Par JEAN-BERNARD GILLES
N'oubliez pas à lire le commentaire en bas de l'article: Merci H5N1
Il annonce les études du contournement ferroviaire sans les crédits, rassure Midi-Pyrénées sur la prochaine desserte de Toulouse et apporte un bémol très tactique sur la ligne nouvelle en Pays basque. Ceci, en trois heures.
Le ministre a rappelé hier que les TGV Est, Rhin-Rhône et Nîmes-Montpellier étaient lancés. PHOTO FABIEN COTTEREAU
Jean-Louis Borloo sait y faire. Le ministre de l'Écologie, de l'Énergie et du Développement durable a incontestablement déminé bien des sujets, hier, à Bordeaux, à l'occasion de sa visite publique express de trois heures. L'avenir proche dira si le lourd dossier de la grande vitesse ferroviaire a connu le « tournant historique » évoqué par lui-même. Mais il est certain que la faconde dont il a fait preuve en a laissé plus d'un admiratif.
« Ces projets sont aussi affaire de psychologie, et c'est l'art des hommes politiques de les dynamiser », reconnaissait Hubert du Mesnil, le président de Réseau ferré de France.
Un seul et même projet
À plusieurs reprises, le ministre a insisté sur l'enjeu « vital » de ce grand projet de 20 milliards d'euros qui « rapprochera Bordeaux et l'Espagne de la Méditerranée via Toulouse et Narbonne ». Un élargissement du champ de nature à satisfaire les élus midi-pyrénéens, toujours en négociation avec l'État avant de s'engager à hauteur de 350 millions d'euros sur la ligne Tours-Bordeaux.
« Il nous reste quelques détails à régler, mais je n'ai plus de doute sur la signature de la convention financière dans les prochains jours ou semaines », a poursuivi, plus enthousiaste que précis, Jean-Louis Borloo. Martin Malvy, le président PS du Conseil régional de Midi-Pyrénées, a obtenu du ministre de l'Écologie un protocole de financement attractif pour la connexion de la ligne LGV dans l'agglomération toulousaine, à Saint-Jory. « Nous devons encore obtenir un engagement de travaux sur le Toulouse-Bordeaux avant 2017 », explique-t-il. Le ministre ira à Toulouse prochainement pour acter ces avancées. Le contrat de concession peut encore être signé avec Vinci en décembre. Et les travaux démarrer l'an prochain. Ils pourraient créer plus de 4 000 emplois en cinq ans.
Prudence basque
Pour ce qui est de la ligne nouvelle en Pays basque, Jean-Louis Borloo n'a rien cédé sur le fond, en confirmant le fuseau d'études du futur tracé, mais plus nuancé sur la forme. « La ligne actuelle est peu performante mais il faut l'utiliser jusqu'à saturation, et s'il y a saturation, en construire une nouvelle au maximum enterrée », a dit le numéro deux du gouvernement. Un « si » qui a irrité Alain Rousset, le président du Conseil régional d'Aquitaine, pour le coup plus volontaire que le ministre de l'Écologie sur l'impératif du report modal du fret vers le rail. « Sur la ligne nouvelle en direction de l'Espagne », a insisté le président de Région, sûr que les Aquitains ont massivement approuvé ce projet de TGV lors des dernières élections régionales. On dira que la position exprimée par le candidat à Matignon ne heurtera pas Michèle Alliot-Marie, l'élue de Saint-Jean-de-Luz, mais qu'elle ne renie pas non plus les engagements internationaux de la France.
Plus tôt dans la matinée, Jean-Louis Borloo a inauguré les travaux de la première phase de la suppression du bouchon ferroviaire de Bordeaux. Il a aussi annoncé le lancement d'études pour le contournement ferroviaire de Bordeaux, sans en préciser ni le montant ni la répartition financière. Il a aussi mis son auditoire en garde : « En trois ans, les TGV Est, Bretagne, Rhin-Rhône et Nîmes-Montpellier ont été mis sur les rails. » Comme pour rappeler qu'il ne peut être le seul à mettre de la vitesse dans des projets qui nécessitent l'engagement de tous les territoires. Le message valait sans doute aussi pour le sud de l'Aquitaine.
H5N1
29/09/2010, à 10h13
Une petite victoire dans la bataille au Pays Basque. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. En effet cette petite concession n'a que pour objectif d'adoucir nos élus régionaux pour leurs faire accepter le financement du tronçon Tours-Bordeaux et essayer d'adoucir les opposants. Mais la réalité est toute autre : La région dans sa globalité ( régions + départements + communautés d'agglomérations + communautés de communes) vont financer avec nos impôts locaux un tronçon Tours-Bordeaux qui sera construit et exploité par Vinci. La région Aquitaine à elle seule va mettre 841 Millions d'€uros. Dans ces 841 M, le département 64 (département + communautés d'agglomérations et de communes ) va apporter près de 137 Millions d'€uros. Nous, contribuables, par nos impôts nationaux et locaux allons financer à 50% un projet dont l'exploitation et bénéfices seront offert au groupe Vinci pour 50 ans. RFF et l'état n'ayant plus la capacité financière pour construire des LGV vont en faire supporter le poids aux régions, départements et toutes les collectivités territoriales. Et pour qu'une fois réalisées ces LGV n'apportent des bénéfices qu'aux grands groupes du BTP. Ce n'est même plus de l'économie mixte, c'est de l'investissement publique en pure perte pour le plus grand bénéfice des pires entreprises du privé.L'injustice va encore plus loin : Non contents de faire financer un projet national, voir européen par nos collectivités territoriales et donc nos impôts locaux. Une collectivité territoriale ne participera pas financièrement à cette réalisation : La région Paris-Ile de France. Il est tout à fait évident qu'il y a une région en France qui n'a aucun intérêt à cette LGV reliant Paris à Bilbao. C'est la région Paris-Ile de France. Les Parisiens n'emprunteront jamais cette ligne, les Tourangeaux n'iront pas à Paris bosser. Alors que le Basque de Macaye et d'Hasparren, le Béarnais de Coarraze l'utiliseront tous les jours. Je passe sur les propos incohérents de M.Rousset qui après avoir perdus 125 000 voix d'une élection régionale à l'autre et avoir été élu avec seulement 27% des électeurs, transforme son election en plebiscite pour la LGV. Ce Monsieur devrait être politique en Chine.